Les habitants de Taourirt, dans la commune de Bouzeguène, ont investi, hier, le siège de l'APC pour occuper les lieux et exiger des autorités locales la prise en charge de leurs problèmes qui se résument essentiellement en celui de l'assainissement du village. Selon les membres du comité, le village ne dispose pas de réseau d'assainissement, et les eaux usées se déversent à ciel ouvert. Des cas de MTH auraient été enregistrés l'an dernier, touchant des enfants d'émigrés qui furent évacués d'urgence en France. Par ailleurs, les villageois ont manifesté leur courroux en constatant la manœuvre de déclassement dans la liste des bénéficiaires de PCD. Les responsables du village, invités dans un premier temps à rencontrer le P/APC, ont exigé la venue du chef de daïra. Ce dernier a prié le P/APC d'accompagner la délégation des villageois jusqu'au siège de la daïra. Les villageois, n'ayant pas voulu lâcher prise, ont accentué la pression en exigeant le déplacement du responsable de la daïra lui-même. Un bras de fer s'installe. Les villageois renchérissent leurs revendications et évoquent la venue du wali. Ils prennent contact avec le chef de cabinet du wali à qui ils demandent de prévoir un rendez-vous officiel avec le wali pour le lendemain avec l'envoi d'un fax qui garantit la rencontre. C'est vers 11h30 que le chef de daïra, accompagné du P/APC, s'est enfin décidé à rencontrer une délégation des villageois constituée de 25 personnes. Dans la salle de délibérations de l'APC, le chef de daïra a pris la parole pour exposer à la fois la manière d'agir, mais aussi le bien-fondé des revendications des villageois. Il explique, cependant, que l'APC a à gérer les problèmes des 22 villages et qu'elle doit procéder par priorité. Les villageois, par l'entremise du porte-parole du comité, exposent la situation qui, disent-ils, nécessite une solution urgente. C'est une question de vie ou de mort car des risques de contamination de l'eau potable sont imminents. Le P/APC, lui aussi, est catégorique : les revendications sont justifiées. Il propose une solution provisoire pour régler quelques problèmes jusqu'à une contre-valeur de 30 millions de centimes. Les villageois refusent les solutions provisoires et exigent la prise en charge totale ou à la limite une échéance. Au moment où nous mettons sous presse, les deux protagonistes campent toujours sur leurs positions. Nous y reviendrons. C. N. O.