L'Entreprise nationale des arts graphiques vient d'initier un espace interactif, “Agora de la Culture”, qui se tiendra hebdomadairement, chaque mercredi, à la librairie Média Book. Pour l'inauguration de cet espace, les organisateurs ont porté leur choix de débat sur le thème “La culture et le système éducatif”, en invitant le psychologue Abderrahmane Si Moussi, auteur du livre Elève contre enfant : regard psychopathologique sur l'école, paru aux éditions Enag, Mme Moussaoui Rabia, auteur de Enseignement, comprendre et vaincre les problèmes de la classe, inspectrice de l'enseignement, et M. Harrouche Mouhoub, inspecteur également, faisant partie de la commission de la réforme des manuels scolaires. Les interventions ont essentiellement porté sur la conception des nouveaux manuels scolaires, la réforme de l'enseignement, la place de la culture et de la lecture dans l'enseignement et d'autres thèmes aussi importants les uns que les autres. Dans cet esprit, M. Harrouche a tenté de visualiser, d'une manière concrète, les attentes et les aspirations d'une nouvelle école, ou les nouveaux objectifs de l'école algérienne à travers l'engagement d'une réforme. “C'est clair, dira M. Harrouche, la réforme de l'enseignement passe par la réforme des manuels scolaires.” En toute objectivité, “l'école doit avoir un rôle différent que celui assumé jusque-là”, ajoutera-t-il. Bien que l'inspecteur de l'enseignement s'est engagé dans une explication de la réforme, en mettant en avant certains concepts comme “l'approche par les compétences”, mais aussi la préparation de l'enfant ou encore le “modèle” auquel aspire l'enseignement justement dans la préparation de l'homme de demain. Le psychologue Si Moussi a réfuté justement ces deux concepts, car, dira-t-il, du point de vue psychologique, le fait de parler de “modèle” dans la préparation de l'enfant pour être l'homme de demain est faux. Ce concept ne prend pas en compte l'individualité et la différence de l'enfant, car à ce moment-là, il faut parler des modèles. Les discussions et autres interventions, notamment de Mme Moussaoui qui a préféré parler de son expérience en étant inspectrice puis membre de la commission de la réforme des manuels scolaires, ont mis l'accent sur l'apprentissage essentiel des langues étrangères, de la culture et de la lecture. Mais, avant, Mme Moussaoui a insisté sur le lien entre les slogans mis dans les manuels scolaires et la réalité sur le terrain, car, dira-t-elle, “il ne s'agit pas de mettre des slogans creux dans les manuels, mais de tenter de s'approcher au maximum de la réalité”. L'autre volet qui a capté l'intérêt de l'assistance qui a, par ailleurs, adhéré à cette idée, est la nécessité d'introduire des textes littéraires algériens dans les manuels scolaires. Cela permettra à nos élèves de renouer avec la littérature et de se rapprocher davantage de notre culture et de notre identité. Le débat intéressant, au vu des invités et des participants parmi l'assistance des hommes de cultures, des médias, des éditions algériennes et des enseignants, a permis de mettre en évidence les lacunes et les carences dans notre enseignement national, mais la place que doivent avoir les arts et la culture dans cet enseignement qui reste, du point de vue développement des aptitudes des enfants, très basique et trop chargé pour permettre une possible ouverture de l'esprit. La prochaine rencontre culturelle à Média Book, sise au 28, rue Ahmed-Zabana, le 19 avril, portera sur “Le roman et la littérature féminine”, en présence d'auteurs femmes algériennes. N. B.