Ouf ! Mille fois ouf ! La JS Kabylie a profité de son dernier match à domicile contre l'USM Bel-Abbès pour sauver les meubles et assurer miraculeusement son maintien en Ligue 1. En fait, la précieuse victoire ramenée mercredi dernier de Médéa (2-1) aura grandement entrouvert les portes du salut pour une formation kabyle qui aura vécu, cette saison, le parcours le plus décevant depuis son accession parmi l'élite du football algérien. En fait, ce sont les trois derniers succès consécutifs enregistrés face au Rapid de Relizane (1-0), puis l'Olympique de Médéa en déplacement (2-1) et enfin contre l'USM Bel-Abbès (1-0) qui ont fini par extirper la JSK de la zone marécageuse pour la sauver in extremis du purgatoire. Et il aura fallu que le tandem Rahmouni-Moussouni vole au secours de son club de toujours pour accepter une telle mission suicidaire et relever un gros défi afin d'éviter au club kabyle de tomber tragiquement dans l'abîme et échapper ainsi à une véritable catastrophe qui aurait eu certainement de graves répercussions quant à l'avenir du club kabyle. Après avoir vécu les plus belles années de leur brillante carrière footballistique sous les couleurs vert et jaune, Mourad Rahmouni, Fawzi Moussouni et l'ancien gardien international Lounès Gaouaoui n'ont pas osé tourner le dos à un club qui leur est très cher pour éteindre le feu et réussir le grand sursaut du maintien comme l'ont fait, il y a deux ans de cela, le trio composé de Mourad Karouf, Karim Doudène et Omar Hamened, trois enfants du crû follement amoureux de leur club de toujours, puis l'an dernier encore, grâce aux revenants Kamel Mouassa et Brahim Zafour qui ont joué, eux aussi, aux pompiers de service, pour sauver un édifice gravement fissuré. À ce propos, faut-il rappeler qu'après la victoire miraculeuse du maintien obtenue le 23 mai 2015, à huis clos, contre l'USM El-Harrach au stade de Tizi Ouzou, le quotidien Liberté avait titré, le lendemain même de cette délivrance, "JSK, plus jamais ça !", l'on pensait alors que de tels cauchemars n'allaient pas se reproduire de sitôt. Hélas, les leçons de l'époque n'ont pas été retenues et la JSK qui, jadis, balayait tout sur son passage pour rafler des titres à profusion se met désormais à patauger éperdument dans le bas du tableau et à jouer avec le feu pour donner des frissons à ses fans durant toute la saison. Et le merveilleux public kabyle est certainement à féliciter, car après avoir longuement boudé son équipe, eu égard aux résultats décevants de la saison, il est revenu en masse ces derniers temps à Tizi Ouzou comme en déplacement pour soutenir de toutes ses forces la "bande à Rahmouni" et sauver un club à valeur de patrimoine. Finalement, cet appel du cœur aura porté ses fruits et samedi passé, après "la victoire de l'année" face l'USMBA, de nombreux supporters, qui sont resté fidèles au club amazigh, auront versé de grosses larmes partagées entre la joie du maintien en Ligue 1 et le drame d'un club qui a malheureusement perdu son âme, sa notoriété et ses repères historiques. Non, le club kabyle ne mérite certainement pas une telle descente aux enfers et maintenant que la voie du salut vient d'être scellée, le "peuple de la JSK" ne veut plus vivre de tels cauchemars. Au milieu d'une foule hystérique, le président Hannachi a félicité "tous les joueurs pour leur courage et leur rage de vaincre" et, comme d'habitude, il a encore promis tout de go "une grande équipe pour l'année prochaine". Ce sont là des airs bien connus depuis quelques années, mais en vain, car il faut bien se rendre à l'évidence que cela fait quand même des années que la JSK flirte avec le bas du tableau et joue avec le diable. Hannachi a-t-il encore les moyens de sa politique pour hisser, de nouveau, le club kabyle vers les hautes cimes du football algérien ? La question reste posée encore que le chairman kabyle compte énormément sur l'apport du richissime Issad Rebrab pour l'aider à remettre la JSK sur orbite. "Les contacts avec Rebrab sont toujours d'actualité et je compte le relancer ces jours-ci pour investir à la JSK", dira Hannachi, qui mise beaucoup sur cette optique. Une chose est sûre, de nos jours, le football professionnel exige de gros moyens financiers et humains mais aussi une gestion de haut niveau, et la JSK a tout intérêt à se frayer une ère nouvelle si elle veut réellement retrouver son label et sa notoriété d'antan car dans le cas contraire, le club kabyle continuera à vivre de sérum, d'angoisse et de lendemains incertains. Mohamed HAOUCHINE