Les héritiers de la famille Rezzoug ont dû déposer une plainte le 6 du mois en cours, mettant en cause le conservateur, la direction de la Conservation, le cadastre et les héritiers K. pour faux et usage de faux et déclarations mensongères. L'amélioration, la modernisation des services publics et la qualification de la ressource humaine sont continuellement annoncées avec emphase. En vain. À Laghouat, le terrain traduit parfaitement cet état de fait. Le rapport citoyen-administration est, en effet, continuellement "obstrué" et compliqué par une bureaucratie endémique. Loin de constituer une exception, Laghouat est justement l'une des illustrations extrêmes qui confirme le calvaire et les souffrances des citoyens sans "épaules" face à des procédures administratives des plus tentaculaires et à l'humeur de fonctionnaires indélicats. Les réclamations et autres recours introduits par les citoyens n'ont pas laissé indifférente la direction régionale de la Conservation foncière qui a dépêché une commission d'enquête et passer au peigne fin plusieurs dossiers dont celui des héritiers Rezzoug qui continue à défrayer la chronique en ces journées du mois sacré de Ramadhan. Le litige s'articule autour d'un bien immobilier dans l'indivision situé à l'intersection du carrefour menant au siège de la wilaya dont les héritiers K. réclament le droit de propriété. Excédés par le silence radio qui leur est imposé par les autorités, les héritiers de la famille Rezzoug ont dû déposer une plainte le 6 du mois en cours, mettant en cause le conservateur, la direction de la Conservation, le cadastre et les héritiers K. pour faux et usage de faux, et déclarations mensongères. En dernier recours, les héritiers Rezzoug se sont rassemblés en fin de semaine écoulée devant la direction de la Conservation foncière de Laghouat pour protester contre ce qu'ils qualifient de "spoliation manifeste" d'un bien, immeuble, par les héritiers K. qui se sont fait délivrer indûment un livret foncier le 26 mars sur la base de documents qui seraient falsifiés. Et ce, malgré l'opposition faite par les héritiers Rezzoug le 21 mars. "Nous ne sommes pas les seules victimes de cette mascarade orchestrée par la direction de la Conservation foncière et la mafia du foncier'', nous a indiqué A. Rezzoug, un des héritiers protestataires, avant d'ajouter que "ces mêmes services ont agi illégalement sous le couvert d'une simple enquête administrative réalisée auprès des services de l'APC et de la Direction des affaires religieuses, sans enquête avec les riverains et les témoins''. Pourtant, selon A. Rezzoug, le bien immeuble litigieux se trouve dans une zone parsemée par des institutions publiques, à savoir, en face la gendarmerie, derrière, le commissariat central et à côté, le siège de la wilaya. Un bien ayant déjà fait l'objet, durant la décennie noire, d'une enquête minutieuse par les services de sécurité sur les propriétaires pour sécuriser. Exhibant de vieux papiers jaunis par le temps, on peut lire que l'immeuble est situé à Laghouat, commune et canton dudit arrondissement judiciaire de Blida, département des Oasis, oasis nord au quartier dit Mamoura. À croire les héritiers Rezzoug, le garage de plus de 1000 m2 édifié sur le lopin du terrain litigieux est une propriété privée dans l'indivision. Ce qui ressort en effet, dans l'acte notarié exhibé par l'un d'eux, enregistré en 1960 dont l'acte d'acquisition date de 1935 et enregistré dans les services de la Conservation foncière de Blida. Malheureusement, disent-ils, sur la base d'un acte timbré, copie légalisée par un notaire, les héritiers K. ont réussi à se faire délivrer un livret foncier. Les héritiers Rezzoug ne comptent pas en rester là pour dénoncer et condamner tous ceux et celles qui ont permis à des faussaires de s'accaparer indûment les biens d'autrui. Une sombre histoire qui démontre que l'administration algérienne est atteinte d'une gangrène avancée. La bureaucratie, la tchipa et la corruption qui ont gangrené le fonctionnement de l'administration locale à Laghouat tend à devenir un véritable goulot d'étranglement pour la population prise, continuellement, sous le prisme d'une complexité "administrative" des plus paradoxales. Alors que la gestion de la cité dans ces contrées du Sud obéit souvent aux considérations tribales, le dossier du foncier est otage de multiples intérêts des milieux occultes dans cette wilaya du sud du pays. L'affaire étant entre les mains de la justice... À suivre. BOUHAMAM AREZKI