15 juin 1993-15 juin 2017. Il y a 24 ans, le professeur Mahfoud Boucebci était assassiné par un groupe terroriste devant le portail de l'hôpital Drid-Hocine de Kouba où il exerçait comme médecin-chef au service de psychiatrie. À l'occasion de la commémoration du 24e anniversaire de cet odieux assassinat, un hommage lui a été rendu dans la soirée du 15 juin à la bibliothèque communale de M'kira, au sud de Tizi Ouzou, dans la région de Tizi Gheniff, d'où la famille Boucebci est originaire. Au programme, il y eut d'abord l'écoute de l'hymne national suivi de la lecture de la Fatiha et tout un programme d'activités culturelles. Dans la salle, en plus des membres de sa famille, il y avait les élus locaux, les représentants des kasmas des moudjahidine de M'kira et de Tizi Gheniff, des enfants de chouhada et de nombreux citoyens. C'est le président du bureau local de l'Organisation nationale pour la protection de l'enfance et de la jeunesse, Abdelkader Rahal, qui retracera le parcours du défunt. "Le regretté Mahfoud Boucebci était un éminent professeur de psychiatrie. Son dévouement pour cette spécialité lui aura valu une renommée mondiale puisque ses travaux étaient connus à l'échelle internationale", dira l'orateur devant une assistance nombreuse dont beaucoup de jeunes universitaires. Né à Miliana le 22 novembre 1937, Mahfoud réussit des études brillantes du primaire au lycée avant d'entamer des études en neuropsychiatrie à Marseille. Il poursuivit ensuite ses études en se spécialisant dans la neurologie et l'encéphalographie à Paris avant de rentrer en Algérie en 1967. Il prit ses fonctions en 1972 à l'hôpital Mustapha d'Alger avant d'obtenir une agrégation en psychiatrie. Il fut ensuite médecin-chef dans une clinique privée, "Les Oliviers", à Alger, avant de rejoindre en 1985 l'hôpital psychiatrique Drid-Hocine de Kouba où il était respecté de tous avant qu'un groupe terroriste ne lui ôte affreusement la vie alors qu'il avait beaucoup de projets dans le domaine de la psychiatrie. Le programme commémoratif s'est poursuivi tard dans la nuit avec de nombreuses interventions relatant, notamment, les qualités humaines de cet éminent professeur. On relèvera un récital poétique entièrement dédié au défunt, une pièce théâtrale et une animation musicale. Il est à rappeler, par ailleurs, que la fondation qui porte son nom active dans le domaine de la protection des enfants victimes de maltraitance et participe aussi à la sensibilisation des familles afin d'éradiquer ce phénomène. À son actif aussi, beaucoup de rencontres et de communications organisées dans des centres spécialisés en vue de développer le domaine médical, psychiatrique et socioculturel. C'était le vœu du regretté Mahfoud Boucebci. O. Ghilès