L'association nationale pour la promotion de la santé et des aides humanitaires, Green Tea, a célébré, lundi, la Journée africaine et mondiale des réfugiés, coïncidant avec le 20 juin de chaque année. Une journée d'information sur la thématique a été ainsi organisée au siège de cette organisation basée à Tamanrasset. Des spécialistes en droit international, des représentants des communautés de migrants et de services consulaires, des cadres de la DGSN et d'organes médiatiques ont été conviés à cette rencontre permettant d'ouvrir un sérieux débat sur cette question épineuse. Les interventions des participants à cet événement s'articulaient particulièrement autour de la définition juridique du terme de réfugié devant être différencié de celui de migrant, qui n'existe d'ailleurs pas au niveau international. Dans son rapport dressé à l'occasion, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a tenu à expliquer les motivations malicieuses de certains décideurs, organisations internationales et organes de presse, qui utilisent le "migrant" comme un terme général pour couvrir à la fois les migrants et les réfugiés. On pense souvent que la migration suppose un processus volontaire ou bien encore une décision individuelle ou collective de traverser une frontière à la recherche de meilleures perspectives économiques. Cela n'est pas le cas des réfugiés qui sont dans l'incapacité de rentrer chez eux en toute sécurité et méritent donc des mesures de protection spéciales en vertu du droit international. Brouiller les différences entre réfugiés et migrants, explique le HCR, détourne l'attention des garanties juridiques spécifiques dont ont besoin les réfugiés, comme la protection contre le refoulement et les sanctions infligées pour avoir traversé les frontières sans autorisation, pour vivre sous des cieux cléments et en toute sécurité. "Il n'y a rien d'illégal à demander l'asile, au contraire, c'est un droit humain universel. La confusion entre réfugiés et migrants peut saper le soutien public aux réfugiés et à l'institution de l'asile, à une époque où les réfugiés sont plus nombreux que jamais à avoir besoin de cette protection", lit-on sur le rapport qui a mis en relief la nécessité d'apporter des réponses juridiques et opérationnelles appropriées aux réfugiés en raison de leur situation particulière. Intervenant dans ce cadre, le Dr Morseli Abdelhak, professeur de droit au centre universitaire de la wilaya de Tamanrasset, est revenu avec force détails sur les conventions internationales signées et ratifiées par l'Algérie, dont celle de 1951 signée en 1963 et son protocole de 1967. L'orateur a, toutefois, signalé le vide juridique existant en Algérie en l'absence d'un cadre de loi régissant cette population vulnérable, dont le nombre est de plus en plus alarmant. Selon les statistiques du HCR, l'Algérie dénombre près de 97 000 réfugiés, dont 90 000 Sahraouis, 4 060 Palestiniens et 2 000 Syriens. Les autorités algériennes, quant à elles, avancent un chiffre de 16 500 réfugiés sahraouis, installés dans les camps de Tindouf. Le chiffre avancé par le Dr Morsli fait état de 65,3 millions de réfugiés dans le monde, à raison d'un réfugié par 113 personnes, dont 51% sont des enfants. Pour chaque minute passée, 24 personnes quittent leur pays d'origine. Le représentant de la diaspora sénégalaise, Yantou Ibrahim, a, quant à lui, évoqué le problème des enfants migrants non scolarisés, dont le nombre avoisine les 70%. Yantou, membre de l'association panafricaine regroupant 13 nationalités, a dénombré 40 000 migrants ayant élu domicile à Tamanrasset avant d'inviter les autorités compétentes à se pencher sérieusement sur le dossier des migrants dans cette wilaya-continent. RABAH KARECHE