Le Premier ministre a annoncé, vendredi soir à l'Assemblée nationale, le lancement d'une large concertation en vue de l'adaptation progressive des transferts sociaux et des subventions aux produits de base aux réels besoins de la population. Cette concertation sera menée avec la participation du Parlement, des partis politiques, et de la société civile. Une commission nationale consultative sera installée prochainement pour examiner le dossier de soutien orienté vers les catégories démunies et élaborer des lois et mesures portant sur l'appui de l'Etat aux ayants droit. Abdelmadjid Tebboune qui répondait aux critiques et remarques formulées par les députés, lors du débat sur le plan d'action du gouvernement qu'il a présenté à l'APN mardi dernier, a soutenu : "Il ne s'agit pas d'un retour sur les acquis sociaux mais de la suppression des subventions systématiques qui pèsent sur les dépenses publiques". Il précise que cette démarche s'inscrit dans le cadre de l'effort de l'Exécutif tendant à renforcer le cachet social de l'Etat et orienter l'aide véritablement vers les catégories les plus démunies. Dans ce sens, il révèle que 12 000 personnes risquent d'être exclues du système de subventions de l'Etat prochainement. "On a décidé de poursuivre cet effort jusqu'au 2018". Les mesures issues de la Commission nationale consultative qui comptera des experts des secteurs des finances, des impôts et de la solidarité nationale, seront traduites en lois à présenter au Parlement pour examen. Le Premier ministre a rappelé que l'Etat consacre actuellement 25% de son PIB vers les transferts sociaux, que 85% des Algériens bénéficient de la couverture sociale, 36 millions possèdent la carte Chifa et 3,2 millions de citoyens bénéficient des pensions de retraite. Il a fait part de la volonté de l'Etat de poursuivre l'activation des programmes de recrutement et l'accompagnement de tous les efforts centrés sur la création de PME, car celles-ci jouent selon lui, un rôle important dans des dispositifs de l'emploi et l'éradication du chômage. Concernant les jeunes recrutés dans le cadre des réseaux d'insertion socioprofessionnelle, Abdelmadjid Tebboune a instruit le ministère des Finances et celui de la Solidarité nationale de poursuivre le paiement des affectations financières destinées à cette catégorie estimées à 5 milliards de dinars, et ce, jusqu'à fin 2017. Le Premier ministre a affirmé que le volet social, l'emploi, l'habitat, la santé et l'éducation sont des priorités majeures du gouvernement qui intensifiera les efforts pour booster les investissements dans les secteurs créateurs d'emplois notamment l'agriculture, l'industrie, le tourisme et l'économie numérique. Cette politique sera soutenue par le renforcement du tissu des entreprises au niveau national à travers des pôles de production. À rappeler que pour l'année en cours, le montant destiné aux transferts sociaux est de l'ordre de 630,8 milliards contre 1,800 milliard de dinars en 2016. N. H.