Le statut de pays semi-aride avec toutes ses conséquences liées aux pénuries d'eau, aux récurrentes perturbations dans l'alimentation en eau potable, à la sécheresse..., les citoyens le subissent quotidiennement, à leur corps défendant. Etant tributaire des conditions climatiques et de la clémence de Dame Nature, notre pays enregistre encore cette année un déficit important en pluviométrie qui a fait baisser les niveaux de mobilisation de l'eau. Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, confirme ce constat en parlant récemment d'un recul de l'ordre de 300 millions de mètres cubes dans le volume des eaux mobilisées au niveau des barrages par rapport à l'année écoulée à cause de la réduction des eaux pluviales, notamment à l'est du pays. L'Est semble, lui-aussi, ne pas être épargné par le stress hydrique à l'instar des autres régions du pays. Le ministre avoue que 10 wilayas de l'Est connaîtront des perturbations en AEP durant l'actuelle saison estivale. "Toutes les mesures nécessaires ont été prises pour garantir un approvisionnement permanent et adéquat de l'eau au profit des citoyens, même si cela requiert la mobilisation des citernes de l'Algérienne des eaux (ADE), afin d'atténuer la perturbation de l'approvisionnement que connaissent certaines wilayas", promet Hocine Necib. En dépit des 3 000 milliards de dinars investis dans le secteur depuis 1999, force est de constater que de nombreuses régions du pays continuent de subir des perturbations dans l'AEP. Le ministre déclare en tout cas que les services du ministère "avaient déterminé les causes dans chaque wilaya et œuvrent à la résolution de ce problème". L'autre solution préconisée est la mise en œuvre du Plan national de l'eau (PNE), fondé sur la politique de solidarité entre régions, déjà en vigueur dans de nombreuses localités, afin de mettre un terme aux problèmes des coupures d'eau potable. Le même PNE recommande, également, "l'exploitation des eaux souterraines par la réalisation de forages supplémentaires, notamment en période estivale, où la demande en eau est multipliée". Le ministre voit aussi en le rattachement administratif de quelque 600 communes à l'ADE au même titre qu'elles le sont à l'Office national d'assainissement (ONA), pour les eaux usées, une autre solution au problème. Il a indiqué que d'ici à deux ans, toutes ces communes dépendront de ces deux entreprises, puisque les APC ne disposent ni d'un encadrement humain, ni d'un équipement nécessaire, encore moins d'une organisation adéquate. Ce qui est inadmissible est que certaines wilayas sur lesquelles sont implantés des barrages et transferts pâtissent d'un manque flagrant d'eau ! Mis devant le fait accompli, les citoyens achètent de l'eau à raison de 1 800 DA la citerne de 3 000 litres ! Le premier responsable du département des ressources en eau fonde son espoir sur la contribution des 9 barrages en cours de réalisation qui seront réceptionnés d'ici à la fin de l'année 2018. Ce qui portera la capacité de mobilisation à 8,5 milliards de mètres cubes. M. Necib insiste, en outre, sur l'importance d'accélérer la cadence des réalisations des programmes d'investissement dans le secteur, surtout les grandes transformations devant profiter à plus de 7 millions d'habitants et la modernisation des canalisations en œuvrant à lutter contre les points noirs. B. K.