Des conférences, des expositions, des projections de films ainsi que diverses activités culturelles, dont des pièces de théâtre et des chorales, sont au programme. C'est un double anniversaire que l'on se prépare à célébrer tout au long de cette semaine à Seddouk, chef-lieu de daïra situé à quelque 70 km à l'ouest de Béjaïa. Une double commémoration qui comprend, d'une part, le centenaire de l'école Cheikh-Belhaddad (1905-2005), un établissement qui a formé des générations de cadres et d'intellectuels, et d'autre part, le 134e anniversaire de l'insurrection de 1871. C'est, en effet, le vendredi 8 avril 1871 que cheikh Aheddad, chef spirituel de la puissante confrérie Rahmaniya, a proclamé le djihad en jetant solennellement sa canne sur le sol devant des milliers de personnes venues l'écouter. À plus de 80 ans, pratiquement paralysé, soutenu par ses fils Aziz et Mhand, il venait ainsi de donner un formidable coup d'accélérateur au mouvement insurrectionnel lancé quelques jours plus tôt par le bachagha El-Mokrani et qui allait conduire à l'une des plus importantes révoltes populaires contre l'occupant français. 134 ans après sa disparition, le souvenir de l'illustre cheikh est toujours vivace, comme le prouve la ferveur populaire qui a entouré le lancement des festivités programmées dans l'enceinte même de la vieille école qui porte son nom. Un programme d'activités culturelles s'étalant sur une semaine a été édifié par le comité d'organisation, en partenariat avec la direction de la culture, l'association Gehimab de Béjaïa, l'association Cheikh Belhaddad de Seddouk ainsi que les bonnes volontés que recèle la société civile de la région. Il comprend des conférences données par d'éminents chercheurs, des expositions, des projections de films ainsi que diverses activités culturelles dont des pièces de théâtre et des chorales. Le programme des festivités a commencé ce mercredi tôt dans la matinée par un pèlerinage au village de Souk Oufella pour un recueillement sur les lieux mêmes où vivait le vénérable cheikh, notamment sa maison et sa cellule d'ermitage (takhelouith n'cheikh). Il s'est poursuivi par l'inauguration d'une bibliothèque appelée à recevoir une dotation de 20 000 titres, la visite des expositions autour de la vie du cheikh et de l'insurrection de 1871 et une pièce de théâtre jouée après le couscous de l'hospitalité offert aux nombreux invités présents sur les lieux. Devant le succès de cette louable initiative qui a pour objectif d'honorer la mémoire d'une figure historique des plus prestigieuses, on parle d'ores et déjà, du moins dans le cercle des initiateurs de cette semaine culturelle, du projet d'une fondation Cheikh-Aheddad. Un projet, s'il venait à être concrétisé, qui ne ferait que rendre justice à un homme qui a tout donné, y compris sa vie, à son pays. Un hommage et un devoir de mémoire en forme de défi que les gens de Seddouk, hommes de savoir et de culture, se promettent bien de relever. D. A.