Le ministre de l'Industrie a insisté sur les "failles" et les dysfonctionnements dans le cahier des charges élaboré par son prédécesseur. Annoncé pour le mois d'octobre prochain, le nouveau cahier des charges relatif à l'activité industrielle ou semi-industrielle dans le secteur automobile sera fin prêt dès cette semaine. L'annonce a été faite, jeudi, par le ministre de l'Industrie et des Mines, Mahdjoub Bedda, et selon laquelle le nouveau texte de loi se veut une révision en profondeur de la politique d'investissement dans ce secteur névralgique et livré, depuis plus de 3 ans, à une anarchie totale. En ce sens, M Bedda a révélé que l'ancien cahier des charges comporte des failles, et on doit revoir notre politique dans ce secteur. Selon le ministre, la commission chargée de la nouvelle mouture a relevé les raisons des dysfonctionnements qui ont entaché ce secteur, incriminant, encore une fois, l'ex-ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb. Aux yeux de M. Bedda, l'activité de montage automobile nécessite une réorganisation pour encourager et attirer les investisseurs et ne pas se limiter à l'importation (...) L'importation déguisée, c'est terminé en Algérie ! Affirmant que ladite commission a achevé ses travaux, le ministre a révélé que la révision de la politique de l'industrie automobile en Algérie vise notamment à encourager les équipementiers à venir en Algérie et créer des PME-PMI dans la sous-traitance. Autrement dit, les opérateurs qui voudraient investir dans le domaine de la sous-traitance seront privilégiés par le nouveau cahier des charges. En revanche, les constructeurs qui sont déjà lancés dans l'activité de montage verront leurs marges de manœuvre réduite par cette loi qui vise notamment à brider les quotas de production en SKD (Semi knocked down) pour passer au cap du CKD (Complete knock down) et la sous-traitance automobile. En plus clair, le gouvernement réduira davantage l'importation des kits pour le montage SKD, comme il réduira la durée d'investissement dans ce créneau pour une période de deux ans. Mieux, le nouveau cahier des charges favorisera l'intégration de la pièce de rechange, des matériaux et des équipements fabriqués en Algérie dans le cadre de la sous-traitance, comme il favorisera le transfert des technologies et la formation des personnels qualifiés sur site et dans les usines à l'étranger. À ce propos, le nouveau texte de loi réduira les délais de 5 à 2 ans aux constructeurs pour atteindre un seuil défini du taux d'intégration. Rien ne dit que le gouvernement consacrera un chapitre relatif aux sanctions commerciales, allant jusqu'à la résiliation des agréments et la fermeture des usines, à l'encontre des réfractaires. Concrètement, le nouveau cahier des charges vient corriger des failles que certains constructeurs ont, jusqu'ici, exploité à tout contrôle. Raison pour laquelle, même si M Bedda ne le dit pas, un audit a touché tous les concessionnaires automobiles. Le comité chargé de diagnostiquer la situation globale a sillonné, non seulement, les concessions, mais également les usines de montage et les aires de stockage des véhicules et les magasins de la pièce de rechange. En d'autres termes, et une fois le nouveau cahier des charges promulgué, les constructeurs auront droit à des inspections ponctuelles et inopinées pour établir des rapports à même de permettre au ministère de tutelle de statuer sur les opérateurs qui investissent dans les projets à forte valeur ajoutée et ceux qui continuent à opérer dans les "importations déguisées". FARID BELGACEM