Plus de dix millions d'enfants en âge scolaire ne sont pas scolarisés dans le monde arabe et l'enseignement est de mauvaise qualité, selon un rapport de l'Unicef (Organisation des Nations unies pour l'enfance) et de la Ligue arabe publié hier au Caire. Les filles, dont la moitié est illettrée, sont les premières victimes de ces carences scolaires qui se répercutent sur leur vie d'adulte en termes de protection sanitaire, de contraception ou de grossesse. “Plus de la moitié des femmes arabes est illettrée (..). À l'exception d'un seul pays, les Emirats arabes unis ; le taux d'illettrisme chez les filles est supérieur à celui des hommes dans tous les pays membres de la Ligue arabe. L'Egypte, l'Irak, la Mauritanie, le Maroc et le Yémen doivent déployer un effort particulier d'investissement en faveur des filles”, affirme le rapport. Le document a dénoncé les “mariages précoces qui hypothèquent les droits à l'enseignement et à la santé” et a souligné que “le monde arabe doit se concentrer sur l'édification de sociétés démocratiques, qui accordent un rôle à la femme et investissent dans le savoir”. “L'espérance de vie de la femme arabe est en moyenne inférieure de deux ans à celle des autres femmes dans le monde, en raison notamment du taux élevé des décès pendant l'accouchement, soit 480 décès pour 100 000 accouchements, contre 400 en moyenne dans le reste du monde”, a indiqué le rapport. “Plus de dix millions d'enfants ne sont pas scolarisés (dans la région), dont la plupart se trouvent en Egypte, au Maroc et au Soudan”, affirme par ailleurs le rapport, qui relève que des progrès ont été réalisés dans ce domaine, mais que beaucoup reste encore à faire. R. N.