Le taux se situe aujourd'hui à 30 décès pour 1000 naissances vivantes. L'Algérie a enregistré de nets progrès en matière de santé infantile, puisque le taux de mortalité infantile se situe aujourd'hui à 30 décès pour 1000 naissances vivantes. Selon le rapport périodique sur l'Algérie élaboré par le Comité des droits de l'enfant en septembre 2005, ce taux a été divisé par cinq depuis la fin des années 60. Le taux de mortalité des moins de cinq ans (TMM5) a été de 40 pour 1000 naissances vivantes en 2004, contre 69 pour 1000 en 1990, soit une diminution de 42%, selon les statistiques publiées en annexe du rapport du Fonds des Nations unies pour le développement sur «la situation des enfants dans le monde 2006». Cette évolution en Algérie est de 35% supérieure à la moyenne de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient, où la baisse du TMM5 a été de 31% depuis 1990. Elle est près de 2,5 fois meilleure que la moyenne mondiale (17%), selon la même source. L'Algérie est ainsi l'un des pays arabes et africains où le taux de mortalité infantile a le plus reculé durant les quinze dernières années, révèle le rapport. Cela traduit une amélioration élevée car une régression de 10 points peut donner une bonne idée du progrès accompli en Algérie en vue de satisfaire certains des besoins humains les plus essentiels. Dans le classement décroissant du TMM5 pour les 192 pays et territoires cités dans l'étude, l'Algérie occupe la 79e place, devant notamment le Maroc (77e), l'Afrique du Sud (65e) ou l'Inde (52e). Sur les dix pays les plus mal classés, neuf sont africains, la Sierra Leone occupant la première place avec un taux de mortalité infantile de 283 pour 1000, indiquant par là que plus d'un enfant Sierraléonais sur quatre meurt avant d'avoir cinq ans. En ce qui concerne le pourcentage des nouveau-nés présentant une insuffisance pondérale à la naissance, l'Unicef classe l'Algérie au même niveau que certains pays occidentaux les plus développés, comme l'Allemagne ou la France, tous trois à 7% sur la période 1998-2004. L'Algérie est également classée par l'Unicef parmi les pays où l'éducation primaire est assurée à presque tous les enfants en âge de scolarisation (96% pour les garçons et 94% pour les filles sur la période 2000-2004), en troisième position dans le monde arabe, derrière la Tunisie (97% pour les deux sexes) et la Syrie (100% et 96%). Le taux global de scolarisation se situe à 94% pour l'année 2005, selon le comité des droits de l'enfant. Par ailleurs, l'Unicef estime que la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) est une «question de vie ou de mort pour des millions d'enfants», notamment dans les pays les moins avancés, où 1 enfant sur 6 décède avant d'avoir cinq ans, révèle l'Unicef dans son rapport 2006. Si les OMD «sont atteints dans les dix ans à venir, des millions d'enfants seront protégés de maladies et de décès prématurés, de la pauvreté extrême ou de la malnutrition, et bénéficieront d'un enseignement de qualité, ainsi que d'un accès à de l'eau salubre et à des installations sanitaires adéquates», estime le Fonds de l'ONU pour l'enfance. Dans l'hypothèse où les progrès se poursuivent à leur rythme actuel, «8,7 millions d'enfants de moins de cinq ans mourront encore en 2015, en revanche, si l'objectif des OMD est atteint, 4,5 millions d'entre eux seront sauvés dans cette seule année», précise l'Unicef. Les OMD, au nombre de huit, sont les principaux objectifs de développement de la Déclaration du Millénaire, adoptée par les dirigeants du monde, lors d'un sommet extraordinaire de l'ONU, en 2000. Ils visent notamment à réduire la mortalité des enfants, assurer l'éducation primaire pour tous et éliminer l'extrême pauvreté et la faim de la surface du globe. Leur échéance a été fixée à 2015, avec une évaluation périodique tous les cinq ans. L'Unicef insiste dans son rapport, d'autre part, sur les enfants «exclus, marginalisés et invisibles», c'est-à-dire ceux qui risquent d'être privés d'un environnement qui les protège de la violence, de la maltraitance et de l'exploitation. Dans les 50 pays les moins avancées, 1 enfant sur 6 meurt avant d'avoir cinq ans, 1 sur 10 avant un an, alors que la proportion des enfants de moins de cinq ans qui souffrent d'un retard de croissance modéré ou grave est de 50%, selon la même source. Le rapport précise que le taux de mortalité des moins de cinq ans dans les pays en développement, en 2004, (87 pour 1000) est presque la moitié de celui dans les Etats les moins avancés (155 pour 1000). L'organisation onusienne met surtout en relief le fait que des millions d'enfants, qui n'ont pas de papiers officiels d'identité ou sont contraints au travail, au mariage précoce et même au combat, peuvent devenir «invisibles» au sein de leur société. Cette invisibilité «se manifeste dès la naissance pour les 48 millions d'enfants qui, selon les estimations, n'ont pas été déclarés en 2003, soit 36% du nombre total des naissances cette année-là», indique-t-elle. Selon les estimations les plus récentes de l'OIT, 246 millions d'enfants âgés de 5 à 17 ans travaillent. Sur ce total, près de 70%, soit 171 millions d'enfants, travaillent dans des situations dangereuses. Près de 73 millions de ces enfants ont moins de 10 ans.