Dans un rapport qui sera rendu public aujourd'hui, l'Unicef a estimé à un milliard les enfants qui souffrent de privations extrêmes liées à la pauvreté, à la guerre et au sida. « Plus d'un milliard d'enfants, soit la moitié des enfants dans le monde, est privé de l'enfance saine et protégée que promet la Convention de 1989 relative aux droits de l'enfant, le traité de défense des droits de l'homme le plus accepté du monde », a déclaré Carol Bellamy, la directrice générale de l'Unicef. Présentant les conclusions de ce rapport intitulé « L'Enfance en péril », devant la London School of Economics, elle a estimé que « trop de gouvernements prennent délibérément et en toute connaissance de cause des décisions qui, en pratique, portent préjudice à l'enfance ». La première responsable de l'organisation a indiqué que lorsque la moitié des enfants du monde grandit en ayant faim et en mauvaise santé, lorsque les écoles sont prises pour cibles et que des villages entiers se dépeuplent à cause du sida, nous n'avons pas tenu les promesses prises en faveur de l'enfance. Pour autant, la pauvreté ne se limite pas aux seuls pays en développement, insiste l'Unicef, en affirmant que dans 11 des 15 pays industrialisés étudiés, « la proportion d'enfants vivant dans des ménages à faible revenu a augmenté au cours des dix dernières années ». Par ailleurs, selon l'organisation, « près de la moitié des 3,6 millions de personnes tuées depuis 1990 lors de guerres était des enfants ». Les enfants ne sont plus épargnés, ils sont au contraire dans certains cas pris comme cibles, relève-t-elle, en citant la prise d'otage dans une école à Beslan, en Ossétie du Nord, en septembre 2004, au cours de laquelle au moins 344 personnes, dont 331 civils, ont trouvé la mort. Le sida est responsable de « 15 millions d'orphelins dans le monde », s'inquiète encore l'Unicef. Interrogé sur la situation des enfants en Algérie, le représentant officiel de l'Unicef à Alger, Raymond Janssens a estimé qu'un enfant né en Algérie a cinq fois plus de chance de survivre. Il a accès aux soins et à l'éducation de cycle complet. « Pour nous, il est essentiel que chaque enfant soit scolarisé. Chaque enfant qui est à l'école, c'est un enfant protégé de l'exploitation », a-t-il souligné. Il ne manquera pas de signaler qu'il y a encore dans certaines régions du pays de petites filles privées d'école pour diverses raisons. Comparativement aux autres pays du globe, le représentant de l'Unicef à Alger se félicite de la disponibilité des services éducatifs et sanitaires en Algérie au profit des enfants. Pour lui, le travail doit être désormais axé sur la qualité pour améliorer la situation. Signalons que l'Algérie n'est pas citée dans le rapport de l'Unicef.