"Selon nos prévisions et en tenant compte de l'envasement, cet ouvrage hydraulique ne pourra assurer au maximum que 7 mois de distribution d'eau potable", a déclaré le directeur des ressources en eau de la wilaya de Guelma. La wilaya de Guelma est cruellement affectée par la sécheresse récurrente qui pénalise les citoyens et touche plusieurs secteurs clés dont dépend l'économie de la région et la qualité de vie des autochtones. Lors de la deuxième session ordinaire de l'APW, ce dossier stratégique a fait l'objet d'une communication du directeur des ressources en eau de la wilaya qui a tiré la sonnette d'alarme : "Le barrage de Bouhamdane, d'une capacité théorique de 185 millions de m3 d'eau et assurant l'alimentation en eau potable de six communes, dont celle de Guelma, accuse un déficit sans précédent, puisqu'il n'emmagasine que 23 millions de m3 ! Selon nos prévisions et en tenant compte de l'envasement, cet ouvrage hydraulique ne pourra assurer au maximum que 7 mois de distribution d'eau potable. Les nappes phréatiques et les forages sont dans une situation alarmante, c'est la raison pour laquelle nous avons établi, en coordination avec la direction de l'Algérienne des eaux, un planning d'AEP des 34 communes de la wilaya afin de préserver cette ressource vitale. Depuis début avril 2017, ce barrage ne contribue plus à l'irrigation des terres fertiles, et sur intervention de Mme la wali, le ministère des Ressources en eau a décidé des lâchers de 20 millions de m3 d'eau du barrage de la wilaya de Souk Ahras aux agriculteurs de Guelma qui s'adonnent à la culture de la tomate industrielle et aux cultures maraîchères." Les Guelmis devront utiliser rationnellement ce précieux liquide, et dans ce contexte le directeur de l'ADE a confié à Liberté : "Conformément aux instructions de la wali, nos services techniques s'attellent à revoir à la baisse la plage horaire de distribution de certains quartiers du chef-lieu de wilaya. L'objectif escompté est d'assurer une distribution équitable dans tous les foyers. Dans ce contexte, nous allons opérer des interventions sur le réseau de distribution, car il n'est pas normal que des zones soient alimentées H/24 ou 12 heures quotidiennement, alors que d'autres ne le sont que quelques heures tous les deux jours ! À titre illustratif, la première responsable de wilaya a instruit les services de la DAL de n'arroser les espaces verts qu'une fois tous les trois jours, et cet exemple devra être suivi par l'ensemble de la population." Actuellement, la distribution se poursuit normalement, et Mohamed Chaâlel, directeur de l'ADE, nous affirme qu'il la suit personnellement, car la conjoncture est grave et les fuites d'eau et le gaspillage seront combattus sans relâche. La direction des services agricoles de la wilaya de Guelma recommande au monde rural d'utiliser rationnellement l'eau pour l'irrigation des terres et elle a interdit la culture hors saison de la pomme de terre prévue durant les mois de juillet et août, et ce, pour des raisons évidentes. La sécheresse a compromis la campagne moissons-battages, et selon les professionnels de ce secteur, la production de céréales atteindra difficilement 1 million de quintaux de céréales, alors que l'année écoulée, les fellahs avaient récolté plus de 1,5 million de quintaux. En effet, le grenier de la wilaya de Guelma, qui regroupe les communes d'Oued Zenati, Aïn Makhlouf et Tamlouka, n'aurait enregistré qu'un rendement de 20 q/ha de céréales ! Cette situation critique est douloureusement ressentie par la population qui endure une canicule exceptionnelle, et les lendemains s'avèrent sombres. Hamid BAALI