Entre le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, et le président de la Ligue du football professionnel, Mahfoud Kerbadj, le courant ne passe plus. Mercredi, à l'issue de la réunion de son bureau fédéral, la FAF a déploré l'absence de Kerbadj : "Contrairement aux autres présidents de ligue, le président de la Ligue du football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, n'était pas présent à la réunion du bureau fédéral sans s'excuser ni mandater un membre du bureau de la LFP pour le remplacer. Le bureau fédéral déplore cette situation et appelle à clarifier rapidement la situation de la Ligue du football professionnel vis-à-vis de la FAF." L'attitude de la FAF est en fait énigmatique, sachant que Kerbadj est actuellement en Egypte sur invitation de l'Union arabe de football pour assister à la Coupe arabe à laquelle prend part le NAHD. Est-ce à dire que la FAF n'est pas d'accord avec le voyage de Kerbadj en Egypte ? Selon une source sûre, Zetchi a même envoyé une lettre de protestation à l'Union arabe suite à l'invitation personnelle envoyée à Kerbadj, estimant qu'il était de son droit de choisir ses propres représentants à cette Coupe arabe. En tout état de cause, il faut savoir que le différend entre Zetchi et Kerbadj est beaucoup plus profond. Dès son intronisation à la tête de la FAF, Zetchi a décidé de se débarrasser de Kerbadj et faire élire un homme de confiance à la tête de la LFP. Kerbadj lui a d'ailleurs facilité la tâche en décidant de démissionner de son poste et d'ouvrir donc la voie à des élections. Cependant, contre toute attente, les présidents de club et surtout le ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, ont demandé à Kerbadj de rester à son poste et d'honorer son mandat jusqu'à 2019. "La veille de l'agex, j'ai eu un entretien avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, qui a souhaité que je poursuive ma mission à la tête de la LFP", avait révélé Kerbadj à ce titre le 18 juin dernier, soit le jour de sa reconduction à la tête de la LFP. Une situation que Zetchi a dû accepter la mort dans l'âme. Devant le veto du MJS, il n'avait pas d'autre choix que d'abdiquer, d'autant plus que c'est Ould Ali qui avait parrainé son arrivée à la tête de la FAF. Mais depuis, les deux hommes cohabitent dans la difficulté ; d'ailleurs, ils ne s'adressent plus la parole. La semaine précédente, à l'occasion de la réunion FAF-présidents de club, Kerbadj s'est dit "consterné" par le communiqué publié par FAF à son égard, suite à son absence lors de la réunion. Dans un communiqué publié sur son site officiel, la LFP a affirmé que Kerbadj "n'a pas été convié à la réunion qui s'est tenue lundi 24 juillet entre le président de la FAF et les présidents de club. La LFP n'a été destinataire d'aucune invitation à cette réunion, ni au président de la LFP ni à la Ligue, contrairement à ce qu'a rapporté la FAF", souligne l'instance dirigeante de la compétition professionnelle en Algérie, la FAF avait pourtant "regretté" lundi soir dans un communiqué l'absence du président de la LFP "qui a été invité à prendre part à ce conclave en sa qualité d'acteur majeur du football national pour permettre une discussion plus riche sur le devenir de la pratique footballistique en Algérie". Pis encore, à l'issue de son conclave avec les présidents de club, Zetchi s'est montré favorable à ce que le calendrier de la Ligue 1 soit refait suite à des anomalies constatées par les dirigeants des clubs. Une éventualité que Kerbadj écarte d'un revers de la main. "Le calendrier ne sera pas refait", martèle-t-il. Pour bon nombre d'observateurs, le divorce entre les deux hommes est bel et bien consommé... à moins que le MJS n'intervienne une seconde fois pour renouer le dialogue entre les deux parties.