Un atelier de réflexion devra être consacré aujourd'hui à la "stratégie de l'enseignement de tamazight dans la région des Aurès", et ce, spécialement à l'intention des parents d'élèves, ainsi que des membres du mouvement associatif, de la société civile et de personnes concernées par l'enseignement de tamazight et sa généralisation. Le président El-Hadi Bouras et les membres de l'association locale "Tamezgha Aurès Forum" ont tenu brillamment leur pari : organiser à Batna une semaine culturelle — la troisième du genre — ciblant des activités riches et variées pour une célébration avec faste du nouvel an amazigh, Yennayer 2967. Du 10 au 14 janvier et sous le slogan "L'école algérienne et l'identité nationale entre l'authenticité et la modernité", les festivités devaient être ouvertes, hier mardi, à la maison de la culture de Batna, sous le haut patronage du wali de la capitale des Aurès. Le programme élaboré pour la circonstance prévoit la tenue d'une exposition variée qui se focalisera, entre autres, sur des photos évocatrices de Kateb Yacine et de l'historienne chaouie Djoghlal Djemaâ, décédée tout récemment à l'étranger. Deux éditeurs de livres en tamazight — Anzar de Batna et le HCA/Alger — exposent leurs produits avec ventes-dédicaces. Sur le plan de la pensée, des communications et débats sont prévues pour permettre à des intellectuels universitaires de débattre de plusieurs thèmes ayant un rapport intime avec l'événement. Le professeur Chérif Bourouba de l'université Hadj-Lakhdar de Batna évoquera "Boughenja et les rites d'attraction de la pluie chez les Berbères", tandis qu'un chercheur en archéologie de Constantine (palais Ahmed-Bey) traitera de "Shashnaq 1er pharaon amazigh". Pour rendre un hommage appuyé au chanteur chaoui d'Oum El-Bouaghi, Djamel Sabri, une soirée artistique verra la participation de la troupe "Les Berbères", ainsi que de nombreux chanteurs de Batna et d'Oum El-Bouaghi. Un atelier de réflexion devra être consacré aujourd'hui à la "stratégie de l'enseignement de tamazight dans la région des Aurès", et ce, spécialement à l'intention des parents d'élèves, ainsi que des membres du mouvement associatif, de la société civile et de personnes concernées par l'enseignement de tamazight et par sa généralisation. Nacer Guédjiba de l'université de Khenchela devra parler du "repli identitaire comme source de conflits humanitaires". Ce thème étant appelé à introduire un débat fécond sur le parcours militant et intellectuel des symboles de la défense de la langue amazighe, à l'image de Djoghlal Djemâa, d'Omar Nezzer et de la regrettée ethnologue des Aurès, Naziha Hamouda, fille du chahid Si El-Haouès. Après des études universitaires en Angleterre, Naziha avait été victime en Algérie d'un accident de la circulation. Pour ce qui est de la contribution du HCA, trois conférences sont attendues par le public batnéen : celles de Chérifa Bellak sur "le bilan et les perspectives de l'enseignement de tamazight", Tahar Boukhenoufa sur "la traduction de et vers tamazight" et de la docteresse Leïla Benaïcha, enseignante à l'université de Sétif sur un questionnement de taille : "Où va tamazight ?" Deux autres débats cibleront la chanson chaouie moderne et le théâtre d'expression amazighe. Le comédien professionnel et metteur en scène du Théâtre régional de Batna, Lahcène Chiba, présentera au public la pièce Halla Zoom qui sera interprétée par les comédiennes et comédiens de la coopérative culturelle El-Fadha El-Azrak (l'espace bleu). Cette semaine culturelle totalement amazighe devra être clôturée, vendredi, au Théâtre régional de Batna, après un déplacement culturel des organisateurs et des participants au mausolée numide "Le Médracen" puis une visite, au retour sur Batna, des ruines romaines et byzantines de Zana (Diana). Asseggas yalhan pour toutes et tous les Amazighs. Ali BENBELGACEM