Alors que 27% des Français ont émis le souhait de voir l'actuel président postuler à un troisième mandat, 42% lui préfèrent Nicolas Sarkozy. La menace que constitue Nicolas Sarkozy pour Jacques Chirac, dans la perspective des élections présidentielles prévues en 2007, est plus que jamais d'actualité. Le dernier sondage en date, réalisé par l'institut Louis-Harris pour le compte du journal Libération, ne laisse subsister aucun doute sur la popularité du président de l'Union pour la majorité présidentielle (UMP). Cette enquête, lancée à l'occasion du dixième anniversaire de Chirac à l'Elysée, met en relief les points faibles du chef de l'Etat français. Outre son âge avancé, que 55% des Français considèrent comme un véritable handicap, 54% estiment que la concurrence de Nicolas Sarkozy constitue un élément important dans la course à l'investiture suprême. Le fait que Chirac en soit à son second mandat ne joue pas également en sa faveur. Les Français souhaiteraient donc le changement à la tête de la magistrature suprême, même si 50% d'entre-eux, contre 45%, jugent sa présence à l'Elysée positive. Ceci dit, le talon d'Achille de Chirac est incontestablement les volets économique et social. Ils sont 78% à trouver qu'il a été incapable de réduire la fracture sociale et 84% à critiquer son action visant à diminuer le chômage, qui n'a pas eu l'effet escompté. Sur la question des impôts, la politique du chef de l'Etat français est contestée par 72% des personnes sondées. Elles estiment qu'il n'a pas respecté son engagement à faire baisser les impôts. Par ailleurs, son implication dans des affaires de financement de partis politiques n'est guère appréciée par ses compatriotes. Quant à la question de savoir si son passage à l'Elysée est à même de faire de l'ombre à son prédécesseur, François Mitterrand, le verdict est équivoque. En effet, 68% des Français pensent que Mitterrand “laissera une plus grande marque dans l'histoire” que Jacques Chirac. Les récents événements, à savoir son incapacité à redresser la situation sur la question de la Constitution européenne, confirment les résultats de ce sondage effectué les 18 et 19 février dernier. En effet, au lendemain de l'intervention du président français dans l'espoir de redresser la situation, le “non” est désormais donné vainqueur à 56%. Le “oui” perd ainsi trois autres points dans les sondages. Ce qui est encore plus inquiétant pour l'entourage de Jacques Chirac est la détermination de 69% des personnes interrogées, qui se disent “sûres” de leur choix, contre 31% qui peuvent “encore changer d'avis”, alors que ces chiffres n'étaient que de 54% et 43%, le 24 mars dernier. Ces données sont révélées par le sondage Ifop du 15 avril au profit de l'hebdomadaire Paris-Match. K. A.