Cette situation est à l'origine d'attroupements et de bouchons sur la voie publique avec les risques éventuels d'accidents de la route. Comme chaque année, et à l'approche de l'Aïd el-Adha, les maquignons débarquent dans différents quartiers de la ville d'Oran. Hormis les points de vente aménagés et dédiés exclusivement pour l'occasion, en parallèle les adresses informelles pullulent. Des troupeaux entiers sont exposés dans des lieux publics et des espaces verts. D'autres sont entassés dans des garages et des locaux commerciaux convertis en étables, à travers plusieurs quartiers d'Oran. Ces points de vente informels sont carrément mitoyens aux lieux et places publiques sans pour autant susciter la réaction des autorités concernées. Des automobilistes ne se gênent pas pour se garer et descendre voir de plus près la marchandise créant, ainsi, des embouteillages à l'intérieur et à l'extérieur des zones urbaines. Cette situation ne semble, non plus, pas déranger les riverains malgré les fortes odeurs qui se dégagent. Les vendeurs de foin, eux aussi, débarquent et viennent se greffer à leurs acolytes "pseudo-maquignons". Des briques de foin et de charbon de bois sont exposées à même le sol. Là aussi, les mauvaises odeurs et les résidus ne manquent pas au rendez-vous. À la fin de la journée, les vendeurs remballent leur marchandise et quittent les lieux laissant derrière eux des immondices jonchant le sol. Les trottoirs, les parkings ouverts, les garages et de nombreux locaux commerciaux sont reconvertis en points de vente. Il est certes répété à l'envie que les ovins ne sont pas touchés par la fièvre aphteuse, mais qu'en sera-t-il avec la prolifération de ces marchés anarchiques ? Pourtant les points de vente ont été désignés par la tutelle et normalement contrôlés par des brigades combinées de différents services. Vavariant de 30 000 à 50 000 dinars, les prix ne sont pas plus abordables que d'ordinaire, si ce n'est la possibilité d'achat à crédit pour les habitués. À Mascara, et, outre les marchés hebdomadaires dans les chefs-lieux de daïra, d'autres points de vente informels sont installés par les éleveurs et les maquignons dans certaines communes, et ce, tous les jours de la semaine jusqu'au jour de l'Aïd car convaincus de leur succès. Pour les prix, celui d'un bélier cornu varie de 70 000 à 85 000 DA, au moment où le mouton dit "thniane" (ne dépassant pas deux ans) est proposé entre 45 000 et 50 000 DA, tandis que les moutons de moins d'une année, appelés localement "allaliche", sont cédés dans une fourchette allant de 38 000 à 42 000 DA la tête. À Tlemcen, ces lieux de vente sont plus nombreux que ceux mis en place par les APC pour assurer un contrôle sanitaire du cheptel. Ramenés principalement de Sebdou et d'El-Aricha (sud de la wilaya), les moutons transportés à bord de camions, sont généralement parqués sur des terrains en bordure des routes, aux sorties de l'agglomération pour permettre le stationnement des automobilistes à la recherche du mouton à sacrifier. Cette situation est à l'origine d'attroupements et par conséquent de bouchons sur la voie publique avec les risques éventuels d'accidents de la route. Les acheteurs potentiels ont tendance à croire qu'en optant pour les sites informels, ils vont pouvoir réaliser des économies. Non seulement il y a risque d'acquérir un mouton malade, mais le prix est souvent plus élevé que le montant proposé dans les espaces contrôlés par les vétérinaires. Le prix du mouton a atteint cette année des proportions quasiment hors de portée des petites et moyennes bourses. Il se négocie entre 40 000 et 80 000 DA. H. Hamdouche/B. Abdelmajid/A. Benmechta