Pourtant, le wali d'Oran a donné des instructions fermes à son exécutif pour transformer la rentrée scolaire en une fête, surtout pour les enfants qui vont à l'école pour la première fois. Les autorités locales de la wilaya d'Oran sont sur le qui-vive pour assurer une rentrée scolaire apaisée. Cependant, la surcharge des classes, des cantines et du transport scolaires ainsi que l'hygiène se posent avec acuité. "Le problème de la surcharge concerne surtout les établissements scolaires d'Oran-Est et le pôle urbain d'Oued Tlélat. La raison réside dans le programme intégré où les logements et infrastructures d'accompagnement qui devaient être réalisés en parallèle n'ont pas eu le même taux d'avancement des travaux des deux segments", explique une source de la direction de l'éducation d'Oran. À Oued Tlélat, le wali a proposé d'utiliser une partie du troisième nouveau lycée au profit des élèves de la 4e année moyenne où ce palier connaît une surcharge effrayante. "Plus de 50 élèves par classe dans le moyen à Oued Tlélat", affirme un parent d'élève. En outre, seuls deux lycées (Canastel et El-Braya) et 2 groupes scolaires (Bir El-Djir et Tafraoui) seront réceptionnés pour cette rentrée scolaire 2017-2018. Des retards ont été enregistrés pour le lycée de Sidi Chahmi et le collège d'El Kerma. "Les implications seront importantes mais un retard d'un ou de deux mois sera vite récupéré", confie notre source. De son côté, le président de la Fédération des parents d'élèves, Kamel Mohamed, déplore l'hygiène dans les écoles primaires prises en charge par les communes ainsi que les cantines où souvent des repas froids sont servis. "On ne recrute pas assez de femmes de ménage pour l'hygiène et les cantines sous prétexte d'un manque de postes budgétaires. Que la direction de l'action sociale (DAS) vienne en aide aux communes", déplore-t-il. Sans eau, sans gaz et sans équipement de cuisine — hormis dans quelques rares communes où des mairies font beaucoup d'efforts, à l'image de Sidi Benyebka, de Bethioua et d'Arzew — des cantines sont livrées à elles-mêmes avec tous les risques de contamination qui peuvent surgir. "Nos enfants sont les otages de la surcharge, du repas froid et du manque d'hygiène", peste un père de famille. Pourtant le wali d'Oran a donné des instructions fermes à son exécutif pour transformer la rentrée scolaire en une fête, surtout pour les enfants qui vont à l'école pour la première fois. Une instruction du directeur de l'éducation a été transmise aux directeurs d'école afin qu'ils laissent les parents des élèves de 1re année accompagner leurs enfants s'ils le désirent. "Pour les enfants qui ont fréquenté la maternelle ou une crèche, le problème ne se pose pas. C'est vrai que pour les autres, la présence des parents est importante surtout les premiers jours", souligne un enseignant. Le dossier du ramassage scolaire est également mis sur la table. La wilaya a donné le feu vert aux communes pauvres de louer des bus. Cette location sera réglée par le fonds de wilaya. Dans le contexte pédagogique, les recalés du bac, et pour la première fois, seront automatiquement repris au lycée après la décision des conseils de classe. Il en sera de même pour les exclus du moyen. La sécurité des établissements scolaires, surtout celle des écoles, est primordiale pour les pouvoirs publics et la Fédération des parents d'élèves. "Il faut des gardiens pour les écoles sans oublier l'aide des services de police près des établissements scolaires", suggère un membre d'une association de parents d'élèves. À Tlemcen, la rentrée scolaire sera marquée par la présence de Mme Ghania Eddalia, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine qui donnera le coup d'envoi de la rentrée au centre psychopédagogique pour handicapés. Cette année, dans la wilaya de Tlemcen, ce sont plus de 300 000 élèves qui prendront le chemin des établissements scolaires ; parmi eux, environ 30 000 enfants franchiront pour la première fois les portes de l'école. Retards dans la livraison des établissements Deux groupements scolaires seront mis en exploitation dans la localité portuaire de Ghazaouet et à Aïn El-Houtz, dans la banlieue de Tlemcen tandis que quatre nouveaux collèges d'enseignement moyen ouvriront leurs portes à Hammam Boughrara, dans la région de Maghnia et dans les chefs-lieux des communes de Chetouane, d'Ouled Mimoun et de Hennaya. À noter aussi que le nouveau lycée de 800 places pédagogiques rattaché au village d'Aïn Nekrouf, dans la commune d'Aïn Nehala où a été construit le premier village socialiste de la Révolution agraire en Algérie, devrait être ouvert le jour de la rentrée au profit d'un premier contingent de 150 élèves. Par le passé, ces derniers étaient obligés de parcourir 22 km, jusqu'à Sidi Abdelli, pour poursuivre leur scolarité. Comme chaque année, le problème de la surcharge des classes au niveau du premier palier se repose avec acuité malgré la volonté des responsables en charge du volet éducatif de le régler par la multiplication d'écoles primaires. Certaines écoles accueillent jusqu'à 35 élèves par classe et la mission pédagogique de l'enseignant s'en trouve forcément affectée. À Tiaret, ce sont trois internats dans les localités de Chehaima et Rechaiga ainsi qu'au lycée Belhouari qui seront réceptionnés. Dans le même sillage, neuf nouvelles demi-pensions ouvriront leurs portes dans certaines localités, telles que Ksar Chellala, Sougueur, Mellakou et Sidi-Ali-Mellal. En matière de couverture pédagogique, 11 883 enseignants, répartis à travers les trois paliers, dont de nouvelles recrues ayant reçu une formation pédagogique chapeautée par des inspecteurs, ont rejoint les divers établissements scolaires. Par ailleurs, une cellule de suivi, mise en place avant la fin de l'année scolaire précédente, aura pour mission de superviser la rentrée scolaire avec pour objectifs de dresser un état des lieux sur les établissements scolaires, les conditions du déroulement de la rentrée, l'état des cantines scolaires, la disponibilité des manuels scolaires et le respect des directives émanant de la tutelle. À Relizane, le secteur de l'éducation sera renforcé, à l'occasion de cette rentrée des classes, par l'ouverture de six nouveaux établissements. Il s'agit d'un lycée de 800 places dans la commune de Sidi M'hamed Benaouda, un collège de 600 places à Bendaoued ainsi que quatre groupements scolaires de type six et neuf classes, a déclaré la directrice de wilaya de l'éducation. Ces infrastructures devront réduire la pression exercée sur certains établissements éducatifs de la région, rapprocher les structures scolaires des sites d'habitation et favoriser la scolarisation des filles, a ajouté Mme Hedayat Hirèche en signalant que l'ensemble des établissements scolaires, tous paliers confondus, de la wilaya est doté d'un laboratoire informatique. À Mascara, les chefs d'établissement ont été sommés de veiller aux travaux d'assainissement des écoles, par le badigeonnage et le ravalement des murs intérieurs et extérieurs, le nettoyage des cours ; de s'assurer que l'eau potable coule des robinets, de l'assainissement des réservoirs et bâches d'eau, de l'électricité ainsi que des blocs sanitaires et surtout de régler le problème du chauffage pour permettre l'accueil des élèves dans les meilleures conditions. Le premier responsable du secteur a instruit les chefs d'établissement à ne pas renvoyer les élèves le premier jour pour quelque motif que ce soit et de leur distribuer les manuels scolaires, tout comme il a insisté sur l'ouverture dès le premier jour des cantines scolaires et des demi-pensionnats. Il a également émis le souhait que les primes scolaires soient versées aux parents des 75 000 bénéficiaires avant la fin du mois de septembre dans le but évident de soulager les parents nécessiteux. De son côté, le chef de l'exécutif a exhorté les élus locaux à veiller à ce que les projets de construction de nouvelles structures pédagogiques soient livrés avant terme. À ce titre, des mises en demeure ont été adressées aux entrepreneurs détenteurs de marchés de réalisation de ce type de projet leur demandant de respecter les dates de livraison même si la wilaya de Mascara est épargnée par le problème du surcharge des classes. À Béchar, le secteur a bénéficié de deux lycées de 800 places pédagogiques qui devront certainement alléger le taux d'occupation des classes qui, selon les responsables du secteur de l'éducation, ne devraient pas dépasser les 30 élèves par classe. Pour ce qui est du transport scolaire, la wilaya de Béchar a réservé plus de 103 bus, nombre jugé suffisant par les parents d'élèves. Ces moyens de transport sont réservés aux élèves qui habitent loin des établissements scolaires et aux nomades qui refusent les internats mis à leur disposition par les services de la direction de l'éducation. N. B./B. A./R. S./A. B./R. R.