L'UE pourrait débattre "dans les prochains jours" de l'opportunité d'imposer des sanctions contre le Venezuela, comme l'ont fait les Etats-Unis cet été, a annoncé hier la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini. Les 28 ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, réunis à Tallinn, ont brièvement abordé la grave crise qui secoue le Venezuela, et discuté d'"options" à leur disposition pour amener le régime de Nicolas Maduro à dialoguer avec l'opposition. "La première des options est l'activité politique et diplomatique au Venezuela, avec nos amis en Amérique latine et dans les Caraïbes, mais aussi dans le cadre de l'ONU", a expliqué Mme Mogherini. Mais les 28 pourraient aussi "discuter d'introduire des mesures ciblées", autrement dit des sanctions, a-t-elle ajouté. L'Espagne pousse ses partenaires de l'UE à imposer des sanctions contre "ceux qui sont responsables de la situation actuelle", comme l'a résumé en août son ministre des Affaires étrangères Alfonso Dastis. Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a également réclamé des sanctions à l'encontre des "membres du gouvernement vénézuélien, y compris son président Nicolas Maduro et son entourage", par un gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager dans l'UE. Jusqu'ici, le sujet ne faisait pas l'unanimité parmi les pays de l'UE. Les Etats-Unis ont imposé fin juillet des sanctions juridiques et financières contre M. Maduro, qualifié de "dictateur", sous la forme d'un gel de ses avoirs et d'une interdiction à tout ressortissant américain de commercer avec lui. R. I./Agences