Alors que les Etats-Unis ont infligé des sanctions financières et juridiques sans précédent au président vénézuélien Nicolas Maduro, qui a rejeté les "ordres impérialistes", des agents des services de renseignements du Venezuela ont arrêté tôt hier deux des principaux opposants. Il s'agit de Leopoldo Lopez, 46 ans, fondateur du parti Voluntad Popular (Volonté populaire, droite), et le maire de Caracas, Antonio Ledezma, 62 ans. Les deux opposants avaient appelé la semaine dernière à ne pas participer au scrutin qui a élu dimanche dernier une assemblée constituante voulue par M. Maduro. Pendant ce temps, les pressions émanant notamment de pays occidentaux se poursuivent à travers des sanctions en tous genres. "Les élections illégitimes d'hier confirment que Maduro est un dictateur qui méprise la volonté du peuple vénézuélien", a tonné le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, cité lundi soir dans un communiqué de son ministère qui annonce le "gel" de "tous les avoirs" que posséderait le président vénézuélien aux Etats-Unis. Il est extrêmement rare que le gouvernement américain prenne des sanctions contre un chef d'Etat étranger en exercice. Nicolas Maduro est seulement le quatrième président à être ainsi sanctionné par Washington, rejoignant un "club exclusif" composé des présidents syrien Bachar al-Assad, nord-coréen Kim Jong-Un et zimbabwéen Robert Mugabe. Pour le président vénézuélien, les décisions du gouvernement américain soulignent "l'impuissance, le désespoir, sa haine" à l'issue du vote de dimanche. "Je suis tellement fier, M. Trump, allez-y alors", a lancé le président vénézuélien, avant d'ajouter : "Je suis puni parce que je n'obéis pas aux ordres des gouvernements étrangers." "C'est une réaction de colère, car le peuple vénézuélien et son président ont désobéi à son ordre de suspendre l'assemblée nationale constituante (...) Qu'ils prennent les sanctions qui leur plaisent, mais le peuple vénézuélien a décidé d'être libre", a conclu Maduro. Par ailleurs, l'Union européenne a condamné hier l'arrestation de deux chefs de l'opposition au Venezuela, estimant qu'il s'agissait d'un "pas dans la mauvaise direction" et réitérant son appel à une "désescalade des tensions" qui ont fait plus de 120 morts en quatre mois. R. I./Agences