L'ancien coach national,Vahid Halilhodzic, principale artisan de l'épopée brésilienne au Mondial 2014, connaît les raisons de la régression surprenante de l'équipe nationale d'Algérie, d'ores et déjà éliminée de la Coupe du monde 2018 en Russie mais refuse d'en dire plus. "Je sais très bien ce qui est arrivé à l'équipe algérienne, mais je ne veux pas évoquer davantage le sujet, car je ne veux pas mettre de l'huile sur le feu", explique-t-il. Cependant, au fil de l'entretien accordé au site Goal, Halilhodzic précisera un peu plus sa pensée et pointera surtout du doigt le manque de rigueur au sein de la sélection algérienne. "La Côte d'Ivoire et l'Algérie disposent sans doute de meilleurs joueurs que le Japon. Les Japonais n'ont pas les mêmes qualités intrinsèques que les Ivoiriens ou les Algériens, mais la force du Japon réside dans la discipline et la rigueur. Quand j'entraînais la Côte d'Ivoire, je mettais en garde les joueurs chaque fois que je voyais quelque chose qui ne me plaisait pas. C'est ce que j'avais fait avec les Algériens. Je respecte tout le monde, mais l'intérêt de l'équipe passe avant tout. Si le joueur a un mauvais comportement, il ne jouera jamais avec moi", martèle Halilhodzic. Une rigueur et une discipline aujourd'hui disparues au sein de la sélection algérienne qui aura touché le fond avec l'arrivée de Lucas Alcaraz, plus que jamais sur la sellette après la double défaite contre la Zambie. Alcaraz a été sommé du reste par la FAF et surtout le MJS de redresser la barre et de renouer avec la victoire dès les deux prochains matches contre le Cameroun et le Nigeria, sous peine de résiliation de contrat. De là à dire que les jours d'Alcaraz à la tête des Verts sont comptés, il n'y a plus qu'un pas à franchir. De l'avis de Vahid, c'est ce manque de rigueur qui a empêché les Algériens de poursuivre leur évolution après un Mondial mémorable au Brésil. "Les Algériens avaient sur le papier le potentiel pour poursuivre sur leur lancée du Mondial au Brésil et continuer à progresser. L'équipe algérienne dispose encore de joueurs qui évoluent dans les plus grands clubs d'Europe, mais hélas il n'en fut rien !" Pour Halilhodzic, "les résultats de l'équipe algérienne et son élimination de la course au Mondial m'ont énormément surpris. Ce qui est étrange, c'est que l'Algérie soit déjà éliminée après seulement quatre matchs sur six de ces éliminatoires du Mondial avec une triste dernière place de son groupe". Et d'ajouter : "Je connais bien le peuple algérien. Cette élimination est une catastrophe nationale, surtout après la joie de la qualification au Mondial 2014. À l'époque, l'Algérie avait régalé le monde. D'ailleurs, partout où je passais, on me parlait des matchs de l'Algérie. Les Algériens vivent pour le foot, c'est malheureux qu'ils ne se qualifient pas pour le Mondial." SAMIR LAMARI