Le Forum des créateurs africains qui a réuni des scénaristes, réalisateurs et créateurs de musique du continent s'est ouvert jeudi à Alger en présence du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi. Organisée par l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (Onda) et la Confédération internationale des sociétés d'auteurs et compositeurs (Cisac), cette rencontre, la première en Algérie, se veut "un espace de dialogue et d'échanges entre les créateurs et professionnels du cinéma et de musique". Dans son allocution, le ministre de la Culture a souligné que "l'Algérie est un pays engagé dans la consécration des textes des conventions internationales sur la protection de la propriété intellectuelle, rappelant que la Constitution algérienne consacre le droit à la culture pour tous". Il a également rappelé que le renforcement de la protection des droits d'auteur était un principe réaffirmé dans le Plan d'action du gouvernement adopté récemment au Conseil des ministres. Pour sa part, le directeur général de l'Onda, Sami Bencheik El Hocine, a qualifié d'"historique" cette rencontre consacrée aux droits d'auteur et créateurs africains, réunis pour la première fois en Algérie. Le directeur général de la Confédération internationale des sociétés internationales d'auteurs et compositeurs (Cisac), Gadi Chai Oron a fait savoir que cette organisation, dont l'Algérie est membre, compte un réseau de 230 sociétés représentant 123 pays dont 36 en Afrique. La Cisac à laquelle ont adhéré 4 millions de créateurs dans les domaines de la musique, le cinéma et la littérature, œuvre à promouvoir le rôle des créateurs dans la société, a affirmé le DG de Cisac, saluant au passage la diversité culturelle de l'Algérie qui regorge de créateurs dans divers domaines à l'image des musiciens Mohamed Tahar Fergani, Idir et cheb Khaled et les cinéastes Mohamed Lakhdar Hamina et Ahmed Rachedi. Des participants de plusieurs pays africains dont le Maroc, la Tunisie, la Namibie et le Burkina Faso ont pris part à ce Forum avec la participation d'une quarantaine de cinéastes et de représentants des organisations régionales dont la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci), membre de l'Union africaine et Organisation africaine de la propriété africaine (Oaip). Création du "Prix Miriam Makeba" Le "Prix Miriam Makeba de la créativité artistique", du nom de la chanteuse sud-africaine d'ethno-jazz qui avait pris part à Alger au premier Festival panafricain en 1969, a été institué pour récompenser les créateurs africains dans les différents domaines artistiques, a annoncé jeudi le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi en marge du Forum des créateurs africains à Alger. Organisé par l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (Onda), le "Prix Miriam Makeba de la créativité artistique" mettra en valeur les meilleures œuvres musicales, cinématographiques et littéraires, entre autres. Encadré par un jury composé de cinéastes, musiciens et personnalités du monde des arts, le prix institué en reconnaissance au parcours militant et artistique de l'interprète de Ana houra fi El-Djazaïr (Je suis libre en Algérie), sera décerné à Alger le 14 décembre de chaque année, a précisé le directeur général de l'Onda, Sami Bencheikh El Hocine. Née en 1932 à Johannesburg, Miriam Makeba, naturalisée algérienne en 1972, est une des chanteuses les plus illustres en Afrique et dans le monde. Engagée dans le combat contre le régime racial de l'apartheid, ses chansons évoquent la tolérance, la liberté et la paix. Dans le cinéma, Makeba a incarné un rôle dans le film anti-apartheid Come back Africa du cinéaste américain Lionel Rogosin, inédit en Afrique du Sud, une apparition qui l'a contrainte à l'exil en 1959. Miriam Makeba s'est éteinte en Italie à l'âge de 76 ans, en 2008, trois ans après avoir mis fin à sa carrière artistique. À rappeler que plusieurs thématiques relatives aux droits d'auteur et les contraintes liées notamment à la production et la diffusion dans les pays africains sont au programme de ce forum. Des recommandations devraient être adoptées à l'issue de ce rendez-vous qui devait se poursuivre jusqu'à hier, à l'hôtel El-Djazaïr. APS/R. C.