La coopération dans l'énergie et le nucléaire civil devrait s'élargir à d'autres domaines, affirme le ministre russe. Intervenant devant la 8e session de la commission mixte algéro-russe ouverte hier à Alger, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a affirmé que "le chemin parcouru par les deux pays en matière de coopération bilatérale est considérable". Il a, cependant, ajouté que "la mise en œuvre des engagements de coopération, pris lors des dernières réunions, sont en deçà de nos aspirations". Il a insisté sur l'instauration d'un partenariat multisectoriel sur des bases solides, en matière de formation, de recherche scientifique et technique et de culture, d'industrie, de transport, de nucléaire civil et d'énergie. M. Raouya a, toutefois, exprimé son optimisme quant à l'avenir du partenariat entre l'Algérie et la Russie. "Cet optimisme, note-t-il, je le tire du dynamisme des chefs d'entreprise des deux pays." Le ministre des Finances a invité les entreprises russes à investir plus en dehors des hydrocarbures dont la finalité est de renforcer le partenariat direct, un concept dont il faudrait certainement faire une vaste promotion pour pouvoir donner de la constance à ce partenariat. Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, présent à cette réunion y est favorable. Novak a soutenu que la dynamique que connaît le partenariat entre les deux pays, notamment dans les secteurs de l'énergie et du nucléaire civil, devrait être élargie à d'autres domaines. "Nous devons poursuivre, a-t-il dit, notre action commune pour aller au-delà des secteurs actuels de coopération et nous souhaitons la diversification de notre partenariat stratégique." Il a, par ailleurs, ajouté que les deux pays avaient contribué à la stabilisation des prix du pétrole sur le marché international. Nos deux gouvernements ont contribué, a-t-il souligné, à la stabilisation des prix du pétrole dans le cadre de la coopération entre les pays membres de l'Opep et les pays non-membres de l'Opep. La récession pétrolière, ils en souffrent tous les deux. Aussi, Alger et Moscou tentent-ils de coordonner davantage leurs efforts, avec plus de convergences de vue sur la situation des marchés pétroliers et sur la manière dont il faudra y mettre de l'ordre. Il est vrai que l'Algérie, petit producteur, n'a pas les mêmes épaules que la Fédération de Russie, une grosse machine pétrolière et gazière. Mais en géostratégie, deux voix pas dissonantes sur de nombreux dossiers dont certains brûlants comptent plus que d'autres. Les deux pays essayent de mettre à contribution une diplomatie de l'énergie. Celle-ci semble payante. Au plan bilatéral, la Russie reste un partenaire traditionnel de l'Algérie dans le domaine de l'énergie. Son géant Gazprom dispose d'un point d'attache dans le Sud algérien. Avec Sonatrach, il gère des projets en association. Et le climat des affaires en Algérie est un environnement familier pour le géant russe. Celui-ci dispose déjà d'une antenne en Algérie qui coordonne les actions du groupe dans toute la sous-région maghrébine. Le volume des échanges a atteint 4 milliards de dollars en 2016, selon le ministre russe. Ce dernier a, sur un autre plan, révélé que dans le domaine du transport, la Russie propose des avions civils à l'Algérie. La commission mixte en a discuté. Il n'en dit pas pas plus. Cette 8e session s'est tenue sous la co-présidence du ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, et du ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak. La 7e session de la commission de coopération économique, commerciale, scientifique et technique algéro-russe s'était tenue, elle, en juillet 2015 à Moscou. Elle avait été sanctionnée par la signature d'un procès-verbal englobant plusieurs recommandations multisectorielles visant le développement et le raffermissement des relations bilatérales. L'Algérie et la Russie sont liées par un partenariat stratégique signé en avril 2001 à Moscou. Youcef Salami