L'université Med Cherif-Messaâdia de Souk-Ahras a accueilli, jeudi et vendredi, la conférence régionale des universités de l'Est algérien. Cette rencontre a regroupé 35 établissements d'enseignement supérieur, universités, centres universitaires et écoles supérieures. Les recteurs et vice-recteurs de ces établissements ont planché durant ces deux jours sur la question de la gestion des carrières et projets de formations des étudiants. Cette question consiste essentiellement à trouver des placements des étudiants dans les filières et spécialités qui n'existent pas dans leurs établissements d'origine appelés dans le jargon universitaire les mobilités post-tronc commun. La deuxième journée a été consacrée aux cas des étudiants, qui ont tenté l'aventure des classes préparatoires pour l'accès aux études supérieures et qui n'ont pas réussi le défi d'accéder à ces écoles. En marge de cette conférence, nous avons rencontré le professeur Latrèche Med El- Hadi, recteur de l'université Abdelhamid-Mehri Constantine 2 et président de la conférence régionale qui nous a expliqué l'objectif de ces journées. "Chacun des collègues des universités aujourd'hui présent est venu avec une liste de demandes, un ensemble de dossiers pour leur trouver un placement dans des filières, dont les jeunes rêvent et pour lesquelles ils ont exprimé un désir. À la fin de cette rencontre, on devra satisfaire ces demandes, c'est là notre objectif. Les collègues vont travailler toute la nuit de ce jeudi plus la journée du vendredi pour le bien des étudiants qui ont des envies, des projets, on va essayer de faire notre possible pour leur permettre de réaliser leur rêve", dira notre interlocuteur. Et de poursuivre : "Les désirs ne sont pas tous satisfaits. La rentrée universitaire 2016-2017 a vu l'inscription de 1 million 600 étudiants, cette année on va un peu plus loin. Permettre de répondre positivement à une demande de spécialité de 1 million 600 étudiants, je ne sais pas si c'est possible, mais nous essayons de satisfaire autant que faire se peut l'envie de ces derniers. C'est la recommandation évidemment de tous ceux qui activent dans l'enseignement supérieur : permettre de répondre du mieux possible aux vœux des étudiants les plus méritants scientifiquement. Le savoir scientifique, le mérite scientifique ne participent pas à eux seuls aux chances de réussite de l'étudiant dans son parcours, il y a son envie de réussir, il y a son environnement, il y a son amour pour la discipline qu'il est en train de suivre. Il y a aussi l'environnement autour de lui et aussi l'accompagnement. Donc, si on cherche dans les statistiques, les chiffres révèlent combien d'éveils tardifs à des spécialités ont été observés, combien d'étudiants ont été jugés moyens à l'arrivée à l'université et qui se sont révélés excellents à la sortie dans un domaine particulier. On ne sait pas à l'avance qui va émerger même s'il y a des paramètres qui permettent d'estimer que tel ou tel a plus de chances que tel autre. Mais organiser des médiations et multiplier des rencontres comme celle d'aujourd'hui, c'est surtout se donner la possibilité de répondre à un vœu de formation. L'université algérienne est une et l'étudiant de Constantine peut très bien accéder à des spécialités d'Annaba, comme celui d'El-Oued peut se rendre à Constantine ou Oran." Se focalisant dans son propos sur l'opportunité qu'offrent ces rencontres entre recteurs des universités, le professeur Latrèche affirmera encore qu'il s'agit là d'une perche tendue à l'étudiant demandeur. "C'est une activité qui va totalement dans le droit de l'étudiant. Je suis étudiant et je sais qu'à Sidi Bel-Abbès il y a une spécialité qui m'intéresse, je postule ! Seul mon mérite pédagogique peut m'y donner droit ou non. Les passerelles ne sont pas des autoroutes certainement, c'est-à-dire, si l'université de Guelma assure une formation qui est ciblée par 300 étudiants et qu'elle ne peut en recevoir que 20, et bien on prendra les 20 les plus méritants. Nous tenterons de satisfaire au mieux possible l'ensemble des demandes", devait conclure le Pr Latrèche. Hocine FARROUKI