Le rapport dressé à cet effet fait ressortir un laisser-aller total dans la gestion de l'urbanisme. Instaurer une police foncière pour lutter efficacement contre les constructions illicites, c'est ce que propose le wali de Boumerdès, Madani Fouatih, pour mettre fin à l'anarchie urbanistique qui prévaut dons nos villes. S'exprimant lors de la réunion du conseil exécutif tenue avant-hier, et qui a été consacrée au secteur de l'urbanisme, le chef de l'exécutif a indiqué que "cette police qui doit regrouper tous les services concernés devra également disposer des moyens juridiques et matériels nécessaires pour appliquer la loi dans toute sa rigueur". Le premier responsable de la wilaya n'a pas été tendre avec les élus, leur reprochant leur laxisme dans l'exécution des décisions de démolition et la mauvaise gestion du foncier. Ainsi, selon le rapport présenté lors de ce conclave par le directeur de l'urbanisme, il a été constaté de graves dépassements dans l'application de la loi en matière de l'urbanisme et de gestion du foncier. "Nous disposons de 72 contrôleurs assermentés pour lutter contre les constructions illicites, malheureusement ces agents n'ont rien fait depuis 10 ans", a affirmé le DUC de Boumerdès. Un aveu qui fait froid dans le dos. Pis encore, sur 4674 infractions enregistrées dans la wilaya, seulement 652 décisions de démolition ont été exécutées, soit un taux de 13,5%, ajoute le directeur de l'urbanisme. "La non-application de la loi sur le respect des instruments de l'urbanisme a encouragé la prolifération des constructions illicites dans toute la wilaya, notamment à Boumerdès, Bordj Menaiel, Khemis El-Khechna", a indiqué pour sa part le chef de l'exécutif, qui a mis en cause certains élus pour leur complicité dans cette situation. Le rapport dressé par la direction de l'urbanisme fait ressortir un laisser-aller total dans la gestion de l'urbanisme, précisant que plus de 96 POS (plan d'occupation des sols) n'ont pas encore été approuvés par les APC, alors que de nombreux PDAU (plan directeur d'aménagement et d'urbanisme) n'ont pas été révisés à ce jour. Par ailleurs, plus de 18 mois après sa promulgation, l'instruction interministérielle n°2 du 21 février 2016 fixant les modalités du traitement des travaux d'achèvement externes des constructions n'est toujours pas appliquée. Seules 23 APC sur les 32 ont mis en place cette commission. Même le chef-lieu, à savoir la commune de Boumerdès qui ne dispose pas encore de cette commission, n'a effectué aucune sortie à ce jour. Aucune brigade n'a été installée et aucune sortie n'a été effectuée par cette commission mixte qui devait être chapeautée par un chef de brigade désigné par le wali. M. T.