Amar Brahmia, membre du Comité olympique algérien, a indiqué hier dans une déclaration à Liberté que "la disparition des contrôles antidopage dans les championnats de football cette saison est anormal et peut s'avérer dangereuse pour le football algérien". "J'ai été franchement choqué d'apprendre à travers votre journal que les contrôles antidopage ont disparu cette saison dans les championnats nationaux, pourtant professionnels. Je trouve que cela est anormal dans une fédération qui a accordé ces dernières années une importance particulière à ce fléau à travers des contrôles stricts et rigoureux à chaque match. Il faut faire attention, car le recours au dopage dans le milieu du football peut s'avérer dangereux. Je pense d'ailleurs que toutes les fédérations devraient se pencher sur véritable fléau, d'autant plus que la loi sur le sport est claire à ce sujet", confie à Liberté Amar Brahmia. Et d'ajouter que "le ministère de la Jeunesse et des Sports, garant de l'application de la loi, devrait à mon avis rappeler à l'ordre les fédérations à ce sujet". Pour Brahmia, "le COA veillera à ce que la lutte contre le dopage soit renforcée au sein des fédérations sportives et ne manquera pas aussi de saisir la justice, car la loi sur le sport indique clairement que le dopage relève désormais du domaine du pénal". Dans notre édition de mardi, nous révélions dans ces mêmes colonnes que, depuis le début de la saison 2017-2018, les contrôles antidopage à l'issue des rencontres des championnats de football des Ligues 1 et 2 ainsi que des ligues amateurs ont complètement disparu. Pourtant, depuis quelques années, la FAF avait instauré ces contrôles systématiques afin de parer au danger de ce fléau qui a envahi le football algérien. Une information confirmée par le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, qui a indiqué que ces contrôles relèvent des prérogatives de la commission médicale de la FAF. "Je ne sais pourquoi ces contrôles n'ont pas lieu cette saison, il faudra poser la question à la FAF", confie-t-il à Liberté. D'ailleurs, au terme de quelque 5000 contrôles effectués depuis 2015, cinq footballeurs algériens ont été contrôlés positifs, à savoir Youcef Belaïli (ex-USMA), Rafik Boussaïd (RC Arba), Noufel Ghessiri (JSM Skikda), Kheireddine Merzougui (MC Alger) et Hocine Amrous (JSM Skikda). Ils ont été tous suspendus pour quatre ans. Belaïli avait été même suspendu par la CAF et la FIFA, suite à un contrôle positif au terme de la rencontre de Ligue des champions d'Afrique, contre le MCEE, disputée le 7 août 2015 à El-Eulma (0-1). Ce que dit la loi sur le sport sur le dopage La nouvelle loi sur le sport s'intéresse à la lutte contre le dopage qui devrait se faire à travers la création d'une agence nationale antidopage et la mise en place de plusieurs mesures. Le but est de contrôler les sportifs adhérant aux fédérations sportives nationales et internationales dans le respect des dispositions du code mondial antidopage. Une mesure nécessaire, puisque l'Algérie a adhéré et ratifié la Convention internationale contre le dopage dans le sport. "La lutte et le contrôle antidopage constituent un impératif pour le bon déroulement des manifestations sportives, la protection de la santé des sportifs ainsi que la sauvegarde des principes éthiques et des valeurs éducatives du sport. Le dopage constitue une violation des règles antidopage établies par le code mondial antidopage, notamment par les faits suivants : la présence d'une substance interdite, de ses métabolites ou de ses marqueurs dans un échantillon fourni par un sportif", souligne la nouvelle loi sur le sport. La Commission nationale antidopage (CNAD) a été créée par arrêté ministériel n°70 du 30 octobre 2011. SAMIR LAMARI