Le dopage dans le sport est plus que jamais d'actualité en Algérie. Ce que l'on a communément appelé l'affaire Belaïli dans le football n'en est qu'une parmi d'autres. Elle tend, en tout cas, à démontrer que le phénomène est bien réel et que si la prévention et les mesures dissuasives ne sont pas enclenchées de manière efficiente, il ne fera que prendre de l'ampleur, sachant qu'il touche en majorité une population jeune très souvent mal informée, pour ne pas dire pas informée du tout. C'est dans ce cadre que le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), en partenariat avec la Commission nationale antidopage (CNAD), a organisé, jeudi matin, à la salle de conférences du stade 5-Juillet d'Alger, une journée d'étude sur le dopage et les démarches entreprises pour l'endiguer. Il s'agissait également d'amener les partenaires sportifs du MJS que sont le Comité olympique algérien et les Fédérations sportives nationales à signer une lettre d'entente par laquelle ils adhèrent à la politique menée par les autorités du pays dans leur lutte et leur prévention contre ce fléau. Il faut, ici, ouvrir une parenthèse dans laquelle on s'élèvera avec véhémence contre de nombreuses fédérations dont les responsables semblent peu convaincus par cette démarche. Sur les 41 fédérations sportives que compte le mouvement sportif national, 26 ont été représentées à cette journée d'étude et ont pu retirer leur lettre d'entente. Les 15 autres n'ont pas daigné répondre à l'invitation lancée par le MJS et la CNAD, ce qui laisse penser qu'elles ne se sentent pas concernées par le dopage ou qu'elles n'ont que faire des instructions des autorités sportives du pays. On ajoutera que sur les 26 présents, nombreux étaient ceux qui n'avaient délégué qu'un représentant fédéral et non le président. Voilà bien le genre de fédérations sportives à blâmer. Le rôle de la presse mis en valeur Toujours est-il que cette journée, à laquelle ont assisté le président du Comité olympique algérien, Mustapha Berraf, et le président de l'Observatoire national des sports, Rachid Bouabdalllah, a été ouverte par un discours du ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, dans lequel il a fait savoir que «la signature de la lettre d'entente du Code national antidopage signifie que l'ensemble des acteurs sur la scène sportive accepte et respecte les principes du Code mondial antidopage tant dans les compétitions internationales que nationales», ajoutant que « ces derniers temps, et à la suite de cas avérés et constatés de dopage, la situation doit interpeller tout un chacun à travers l'implication, la responsabilité et la mobilisation de l'ensemble des structures et parties concernées, y compris la presse et les médias dont la mission d'information joue un rôle central de catalyseur dans le renforcement de l'éthique sportive et la lutte contre le dopage.» Les travaux se sont poursuivis par une intervention du président de la CNAD, le Dr Redouane Lamine Mekacher, qui a présenté la structure qu'il dirige. Il a accès à une bonne partie de son discours sur la prévention sans laquelle la lutte contre ce fléau serait vaine. «Un seul contrôle est équivalent à la sensibilisation de dizaines d'athlètes», dira-t-il, pour bien montrer que les fédérations ont tout à gagner en s'investissant avec force dans la prévention. Il fera savoir que la CNAD travaille avec le laboratoire français de Chatenay Malabry et qu'elle envisage de se tourner bientôt vers un laboratoire portugais. Ceci, bien sûr, en attendant l'ouverture du laboratoire algérien qui, pour le moment, est en plein chantier. Le Dr Mekacher a donné, par ailleurs, un bilan des contrôles effectués depuis le début de l'année 2015. C'est ainsi que la CNAD avait effectué, jusqu'à fin septembre, 263 contrôles. Elle en a fait 23 autres sur demande de l'Organisation régionale antidopage, dont elle est membre. Et puis il y a la Fédération algérienne de football, qui a sa propre commission antidopage et qui, jusqu'à fin septembre, en était à 361 contrôles depuis le début de cette année. Pour le Dr Mekacher, l'objectif est d'atteindre 1000 contrôles d'ici la fin de 2015. Cela nous fait donc un total de 647 prélèvements parmi lesquels 84% ont été effectués en compétition. Dans le lot, 77% sont des hommes, alors que 78% sont des Algériens, sachant que l'athlétisme est la discipline où on effectue le plus de contrôles (34%), suivis du cyclisme, de la boxe, de l'escrime, de la natation, etc. Le Dr Mekacher s'est enfin exprimé sur les trois conditions retenues par l'Agence mondiale antidopage (qui a reconnu la CNAD en en février 2012), qui sont le potentiel d'améliorer les performances sportives, que la santé du sportif est mise en danger, et enfin que cet usage (de produits dopants) est contraire à l'esprit sportif. «Si deux de ces conditions sont réunies, cela suffit pour dire qu'il y a dopage», dira le président de la CNAD. Il faut, enfin, savoir que, selon les dispositions de la nouvelle loi sur le sport, la CNAD va se transformer en ANAD (Agence nationale antidopage) et que toutes les fédérations sportives, y compris la FAF, seront tenues de travailler avec elle.