Un atelier régional de sensibilisation et d'information contre le dopage a été organisé samedi par la commission nationale antidopage (CNAD) en collaboration avec la direction de la jeunesse et des sports de wilaya au niveau du centre de loisirs scientifiques (CLS) de Tizi Ouzou. La rencontre qui entre dans le cadre de la concrétisation du programme du comité du fonds pour l'élimination du dopage dans le sport de l'UNESCO dont la mise en œuvre est assurée par la CNAD a connu la participation d'une centaine d'athlètes, encadreurs sportifs, entraîneurs et médecins du sport issus des wilayas de Tizi Ouzou, Alger, Blida, Boumerdès, Médéa et Bouira. Cet atelier constitue la troisième phase du processus de concrétisation du plan d'action de l'Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) après celui tenu en mars 2016 à Ouargla pour la région sud et à Batna en mai pour les wilayas de l'est, a indiqué le président de la commission nationale antidopage, Lamine Mekacher. La représentante du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) qui chapeaute toutes les activités de lutte contre ce phénomène, Farida Boussaïdane, a réaffirmé "la volonté du département ministériel à lutter contre le dopage, sous toutes ses formes, pour garantir la protection de la santé des sportifs, la préservation de l'éthique sportive et le maintien du principe d'égalité des chances dans les compétitions sportives". L'intervenante qui est sous-directrice chargée de la médecine du sport et de la lutte antidopage au niveau du MJS a rappelé que la ratification de la convention internationale de l'UNESCO par l'Algérie en 2006 constituait un engagement à mettre en œuvre "toutes les mesures contenues dans les recommandations de cette convention, notamment les mesures législatives, financières, techniques et éducatives pour faire face à ce fléau qui ternit l'image du sport." Elle a également mis le point sur la loi 13-05 du 23 juillet 2013 relative à l'organisation et au développement des activités physiques et sportives qui réserve à la lutte contre le dopage huit (08) articles et trois (03) dispositions pénales, ce qui traduit "la volonté des pouvoirs publics d'assurer l'efficacité dans son action". 215 contrôles antidopage effectués entre janvier et août 2016 Le président de la CNAD qui a retracé les objectifs de la commission et ses efforts consentis dans le cadre de la lutte contre le dopage, a avancé le chiffre de 215 contrôles effectués entre janvier et août de l'année en cours, sur lesquels trois se sont avérés positifs (deux étrangers et un Algérien qui possédait une autorisation d'utilisation de substances dopantes à des fins médicales). En 2015, sur les 315 échantillons prélevés, cinq (05) contrôles ont été positifs et trois (03) athlètes ont été suspendus pendant quatre (04) ans, a-t-il précisé, signalant que le nombre de tests effectués augmente d'année en année puisque le nombre de prélèvements est passé de 92 en 2013 à 180 en 2014 pour dépasser les 300 en 2015. M. Mekacher a affirmé que toutes les disciplines sportives étaient concernées par les contrôles, tout en accordant la priorité aux sports "à risque", notamment l'athlétisme et le cyclisme. Le football est, cependant, la seule discipline qui n'est pas prise en charge par la CNAD puisque la Fédération algérienne du football dispose de sa propre commission de dépistage, a-t-il précisé, indiquant que l'activité globale CNAD-FAF en 2015 a dépassé les 1000 prélèvements. L'orateur a évoqué, par ailleurs, un projet de création de l'Agence nationale de lutte antidopage qui remplacera l'actuelle commission et £uvrera pour la concrétisation des mêmes objectifs tel que stipulé par la loi 13-05 de juillet 2013. D'autres intervenants parmi les membres de la CNAD, à l'instar du Dr Kourad et du Dr Meghlaoui ont évoqué, entre autres, la cherté des contrôles que l'Algérie effectue à raison de 200 euros par échantillon au niveau d'un laboratoire français agréé. Ils ont insisté, de ce fait, sur l'obligation de redoubler les actions de sensibilisation et d'information envers les athlètes, les entraîneurs et les médecins du sport qui devront travailler en étroite collaboration avec les autorités compétentes en vue de limiter le recours à cette pratique nuisible. Les animateurs de la rencontre ont abordé aussi les procédures de contrôle antidopage, les substances et méthodes interdites, le risque de l'utilisation des compléments alimentaires et les droits et les obligations des sportifs. Lors des débats, des participants ont soulevé des contraintes liées à la formation des médecins du sport qui sont dans la plupart des cas des médecins généralistes n'ayant pas subi de formation spécialisée et ne possédant pas des connaissances élargies sur les produits interdits dans le sport, ainsi que le manque de coordination entre le staff technique, le médecin et le sportif qui se partagent la responsabilité de certains cas de dopage.