Bien que ne donnant pas de détails, les autorités américaines avertissent que des attentats terroristes sont en préparation en Tunisie. “Le gouvernement des Etats-Unis possède de fortes indications que des individus pourraient préparer de façon imminente des actes terroristes en Tunisie”, indiquent un rapport du département d'Etat US. Le communiqué précise, “comme toujours, nous prenons cette information au sérieux”, pour montrer l'importance accordée à la menace. Le fait que “dans le passé, les terroristes n'ont pas fait de distinction entre des cibles officielles et civiles”, justifie aux yeux des responsables américains cette mise en garde adressée aux autorités tunisiennes. Sans donner beaucoup de précisions, les auteurs du rapport avance comme dates possibles des actions terroristes les journées de célébration de la fête de la naissance du prophète Mohammed (Mawlid). “Nous ne possédons pas de plus amples informations sur des cibles spécifiques, le calendrier, la modalité des attaques ou la capacité de ces individus”, lit-on dans la mise en garde. Celle-ci est confortée par l'arrestation jeudi dernier de six terroristes tunisiens par les forces de sécurité algériennes. Ils s'apprêtaient à rejoindre les rangs du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). L'arrestation s'est déroulée à Annaba alors que les mis en cause se trouvaient dans leur abri dans un quartier populaire de la ville. Il s'agit de jeunes, dont l'âge varie entre 24 et 28 ans, déjà affiliés à un mouvement extrémiste tunisien. Il faut reconnaître que les mesures de sécurité draconiennes mises en place par le régime de Zine al Abidine Ben Ali ne laissent que peu, voire aucune marge de manœuvre aux activistes fondamentalistes en Tunisie. Pour rappel, le mouvement islamiste “En Nahda”, dont le principal dirigeant Rached Ghannouchi a été condamné aux travaux forcés à perpétuité avant qu'il ne soit exilé à Londres, a été rapidement maîtrisé par le pouvoir. Agissant fermement, les autorités tunisiennes ont étouffé dans l'œuf toutes velléités de renverser le régime. Les méthodes musclées auxquelles ont eu recours les services de sécurité tunisiennes ont d'ailleurs fait l'objet de nombreuses critiques de la part des organisations non-gouvernementales défendant les droits de l'Homme. La dernière en date à réagir est Human Right Watch. Dans son dernier rapport, elle demande au gouvernement tunisien de mettre fin immédiatement à la détention en isolement cellulaire de dizaines de prisonniers politiques de la mouvance islamiste. “Le gouvernement tunisien doit cesser sa politique visant à écraser des prisonniers politiques en les jetant dans l'isolement cellulaire pour des années”, écrit Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Dans son rapport, HRW accuse le gouvernement de recourir à l'isolement cellulaire pour écraser les dirigeants emprisonnés du parti islamiste En Nahda (interdit) et anéantir ainsi, selon elle, le mouvement islamiste dans le pays. K. A.