L'Algérie, à l'instar de beaucoup de pays au monde, est de plus en plus confrontée à un nouveau type de tuberculose qui s'attaque non seulement aux poumons mais aussi à d'autres organes dont les reins, les ganglions, l'abdomen et les os. L'on assiste ainsi à l'émergence de cette maladie "extra-pulmonaire" qui, faut-il le souligner, n'est pas contagieuse. La Société algérienne de rhumatologie, à travers le Comité national d'experts de lutte contre la tuberculose, s'attelle à adopter une autre stratégie contre cette nouvelle pathologie en procédant à des recherches sur ses facteurs de risques. "Nous estimons que les stratégies de lutte contre les tuberculoses pulmonaire et extra-pulmonaire diffèrent", indique Ali Halassa Sofiane, professeur en pneumo-phtisiologie au CHU de Beni-Messous. Le comité est en train d'approfondir la réflexion et la recherche pour établir, avoue-t-il, une feuille de route à même de limiter la propagation de cette autre pathologie. "Notre souci primordial concerne les facteurs de risque de la tuberculose extra-pulmonaire. Nous savions que la tuberculose pulmonaire était considérée comme la maladie de la pauvreté. Ainsi, pour éviter la tuberculose, il suffit à la personne de bien manger et d'être en bonne santé. Ce n'est pas le cas de la tuberculose extra-pulmonaire qui touche aussi les gens ayant un bon niveau socio-économique", explique le Pr Ali Halassa en marge du 13e congrès de la Société algérienne de rhumatologie, organisé hier au Centre international des conférences d'Alger. 22 000 nouveaux cas/an Les spécialistes algériens poursuivent leurs recherches à l'image de leurs homologues étrangers qui, selon le Pr Ali Halassa, responsable national du programme de lutte contre la tuberculose, n'ont pas avancé sensiblement dans ce cadre. "Nous menons des enquêtes dans le but de trouver des remèdes à cette maladie. Car, du point de vue thérapeutique, nous enregistrons un déficit et des lacunes", avoue-t-il. Certaines formes de maladies liées à la tuberculose persistent malgré un traitement de 6 mois, une durée considérée suffisante pour une guérison avec disparition de lésions (dans le cas d'une tuberculose pulmonaire)... Or, les patients atteints d'une tuberculose extra-pulmonaire sont sous traitement pendant 9 mois, voire 12, sans que les symptômes disparaissent. "Il y a un long travail à faire sur les critères de guérison et les méthodes à même d'améliorer les résultats de traitement", reconnaît-il. À noter que dans notre pays, l'on recense 22 000 nouveaux cas de tuberculose chaque année. De ce total, 8 000 cas sont des tuberculoses pulmonaires et 14 000 à 15 000 autres sont des extra-pulmonaires. En 2016, le taux d'incidence était évalué à 57 cas pour 100 000 habitants dont 16 cas de tuberculose pulmonaire. B. K.