Le nombre d'entreprises algériennes activant dans ce créneau ne dépasse pas la trentaine. L'industrie de traitement et de recyclage des déchets ménagers ou industriels est encore à ses premiers balbutiements en Algérie. Elle n'est pas suffisamment développée en tant que telle. Sous d'autres cieux, elle est carrément considérée comme une branche économique à part entière. Le nombre d'entreprises algériennes activant dans ce créneau ne dépasse pas la trentaine, alors que le marché de la récupération et de la valorisation des déchets peut générer une valeur financière estimée à 38 milliards de dinars, soit 380 millions de dollars américains. Tel est le constat dressé, hier, par Mme Zerouati Fatma Zohra, ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables à l'occasion de l'ouverture, à Alger, du 2e Salon international de la récupération et de la valorisation des déchets (Revade). Saisissant cette opportunité, la représentante du gouvernement a rappelé la stratégie mise en place par le gouvernement pour développer une telle activité susceptible de créer plus de 7 000 emplois par année. "La conception qu'on avait sur les déchets a changé. Les détritus sont désormais considérés comme une matière première, donc recyclables. Et les possibilités et les potentialités pour valoriser cette matière première existent en Algérie. Même la volonté politique y est pour changer l'ordre des choses, et créer du coup cette économie verte. Ce secteur occupe une place de choix dans le programme du président de la République", lancera la ministre lors du point de presse animé en marge du 2e salon Revade. Pour elle, ce salon constitue une halte qui revêt une importance particulière pour lancer cette industrie. Ce rendez-vous professionnel permet de prendre la température du marché de gestion et de traitement des déchets qui a toujours été le parent pauvre des gouvernements qui se sont succédé. "Aujourd'hui, il ne s'agit plus d'environnement, mais d'une économie génératrice de devises par excellence, car l'Algérie produit suffisamment de déchets industriels ou ménagers." Rappelons au passage que les locataires de la capitale, soit 3,8 millions d'habitants, produisent plus de 3 000 tonnes de déchets ménagers par jour. Où va-t-on enfouir toutes ces quantités de détritus qui se chiffrent en millions de tonnes par année ? "Les centres d'enfouissement techniques ont une durée de vie bien limitée dans le temps", précisera la conférencière, qui ajoutera que la durée de vie d'un CET ne dépassera pas les 20 ans. Pour elle, la solution idoine ne réside pas dans la multiplication des casiers d'enfouissement. Les études lancées par le ministère montrent, dit-on, que les CET ne peuvent contenir que 5% des déchets produits. Le reste de ces quantités constitue une menace pour la biodiversité. Les 95% restants doivent être impérativement récupérés par l'industrie de traitement des déchets. S'agissant des résidus industriels, il faut savoir qu'il est question d'un marché d'exploitation de près de 300 000 tonnes par an de déchets dit spéciaux (pneumatiques, huiles usagées, batteries, etc.), mais seules 150 000 tonnes ont été récupérées et valorisées. Le salon ouvert hier aux Pins-Maritimes a réuni un nombre d'opérateurs activant dans ce secteur dont dix entreprises privées. La participation étrangère à la 2e édition de Revade se résume en la compagnie sud-coréenne JS Corporation, spécialisée dans la fabrication des équipements de traitement et de recyclage des déchets. Cette compagnie entamera bientôt une étude sur la gestion des déchets dans la capitale, conclura Mme la ministre. H. H.