L'Algérie vit actuellement un énorme déficit en matière de stockage de produits agricoles. On recense un manque flagrant équivalent à 3 millions de m3, de chambres froides dans notre pays. Cette contrainte constitue l'une des raisons principales qui rend difficile la mise en œuvre d'une régulation efficace sur le marché national des produits agricoles. Ce qui, par voie de conséquence, a favorisé l'envolée actuelle des prix des fruits et légumes sur les marchés de gros et de détails à travers les différentes régions du pays. Le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Kamel Chadi, a eu à rappeler cette difficulté à laquelle fait face en ce moment le secteur de l'agriculture en Algérie, en marge de l'inauguration hier du Salon de l'élevage et de l'équipement agricole (Sipsa-Sima) à la Safex. D'où la nécessité, suggère-t-il, d'encourager davantage les investisseurs à lancer des projets qui élargiront encore plus les espaces de stockage dédiés à la production nationale. L'autre problématique, soulevée, celle-là, par le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa), a trait à l'absence de débouchés pour les produits agricoles. Ces deux écueils jumelés, freinent ainsi la baisse des tarifs et poussent les agriculteurs qui ont enregistré un excédent de production à jeter, à leur cœur défendant, leurs marchandises avec tous les désagréments que cela engendre. En dépit des aides et de l'assistance des pouvoirs publics au profit des agriculteurs, des dysfonctionnements persistent dans les différentes filières. Le SG de l'Unpa avoue que plus de 27 000 dossiers liés à la concession des terres agricoles sont toujours en souffrance au sein des autorités concernées. Ce sont autant de questions que M. Allioui compte soumettre au Premier ministre avec qui une réunion est prévue incessamment. Des propositions de solutions seront, de ce fait, présentées à Ahmed Ouyahia. Par ailleurs, le Salon de l'élevage et de l'équipement agricole (Sipsa-Sima) a ouvert ses portes hier au Palais des expositions des Pins-Maritimes d'Alger. Quelque 610 exposants ont pris part à cette manifestation qui se poursuivra jusqu'au 13 du mois en cours. Plus de 300 participants sont des étrangers venus de 34 pays. La Tunisie, invitée d'honneur, est présente avec 13 participants. Ce sont des professionnels, des représentants de l'interprofession (légumes, fruits, élevage, viandes rouges), des privés et des agences de promotion agricole, actifs dans 25 filières. L'agriculture tunisienne, faut-il le souligner, contribue à 8% du PIB (produit intérieur brut), à 16% à la création d'emploi et à 9,7% des exportations du pays. La Tunisie est parmi les premiers pays exportateurs d'huile d'olive dans le monde, ciblant même des marchés des USA et de la Chine. D'où l'intérêt de créer les conditions d'un partenariat algéro-tunisien dans le domaine de l'agroalimentaire. Un objectif tracé d'ailleurs, pour l'édition 2017. Placée sous le thème "Pour une fructueuse coopération maghrébine, pour la modernisation du secteur agricole de notre région", la participation tunisienne a pour but de promouvoir au moins 6 filières d'importance majeure. Dans une de ses déclarations, le président du salon Sipsa, le Dr Amine Benssemane, met en exergue les "enjeux pour le développement de l'agro-business intégré et inclusif" en cherchant les solutions à même de développer les chaînes de valeur agroalimentaire durables et compétitives. Cet événement agricole devra drainer cette année, selon le Dr Benssemane, plus de 20 000 visiteurs professionnels. B. K.