Ils passent du simple au quintuple, voire plus pour certains produits. Les prix des légumes et fruits sont des plus instables sur le marché et la dérégulation, dû essentiellement au manque d'aires de stockage en est pour beaucoup. Pour donner une idée du volume de stockage que le secteur de l'agriculture et celui du commerce doivent acquérir afin de pouvoir mettre à l'abri aussi bien les agriculteurs que les consommateurs sur les yoyos des prix, le Secrétaire général du ministère de l'Agriculture, Kamel Chadi, l'a estimé hier à 3 millions de mètres cubes. Abondant dans ce sens, le Secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa), Mohamed Alioui, qui a avoué l'échec des politiques agricoles successives à réguler le marché des fruits et légumes juge inconcevable le fait que l'Etat continue à subventionner les fellahs et les autres acteurs qui constituent les filières au moment où des tonnes de production, notamment la tomate, sont jetées. Promettant de mettre un holà à cette situation de gaspillage à grande échelle, le patron des fellahs a fait savoir qu'une rencontre est prévue dans les prochains jours avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia, pour discuter notamment des mesures à prendre pour encourager, à titre d'exemple, les investissements dans le domaine des chambres froides et aussi revoir l'organisation des interprofessions. Car, selon lui, l'agriculture ne pourra jouer son rôle dans la diversification de l'économie nationale que lorsqu'elle bénéficiera elle-même d'une organisation digne des professionnels. Intervenant en marge du Salon de l'élevage et de l'agroéquipement (Sima Sipsa), Alioui est revenu sur la finance islamique et son rôle dans la promotion de la production agricole. Dans ce sens, il a appelé les banques (publiques et privées) à s'y mettre en accompagnant l'agriculture dans le développement économique du pays. S'exprimant sur le stress hydrique qui sévit dans plusieurs régions du pays, le SG de l'Union des paysans trouve insensé que des agriculteurs dépendent encore des précipitations pour faire de la production agricole. Or, a-t-il déploré, une agriculture tributaire de la pluviométrie est une agriculture sur laquelle on ne peut pas trop compter. Il suffit de voir le recul de la production des céréales, à cause du manque d'eau, pour comprendre l'importance de l'utilisation des techniques d'irrigation. Sur la question des concessions agricoles, Alioui a révélé que 27.000 dossiers de régularisation sont restés en suspens pour, entre autres, cause de décès du concerné ou des problèmes liés à l'administration. Tunisie, invitée d'honneur Revenant à l'événement inauguré, hier et qui s'étale sur 4 jours, à la Safex d'Alger, son organisateur, Dr. Amine Bensemmane qui qualifie le salon comme étant une «porte d'entrée pour rayonner sur l'ensemble du Maghreb et de l'Afrique», a fait savoir que cette 17e édition drainera cette année, plus de 20.000 visiteurs professionnels et 600 exposants représentant 31 pays. Placée sous le thème «Enjeux pour le développement de l'Agro business intégré et inclusif : comment développer les chaînes de valeur agroalimentaires durables et compétitives», cet événement international a choisi la Tunisie comme pays invité d'honneur et mettra en lumière l'agriculture tunisienne, témoignant ainsi du dynamisme et de la richesse des relations fraternelles et stratégiques de la Tunisie avec l'Algérie. Ces choix sont motivés par le souci de permettre lors de rendez-vous B to B, de nouer des courants d'affaires et de rencontrer de potentiels clients, distributeurs et/ou partenaires pour investir dans l'un ou l'autre pays, pour les Tunisiens en Algérie pour la partie algérienne en Tunisie et pourquoi pas conquérir ensemble les marchés africains, appelle encore Bensemmane. Parallèlement au volet exposition, des conférences seront également animées autour des thématiques proposées par le Groupe de réflexion FILAHA Innove (GRFI) et s'articuleront principalement autour des «enjeux d'une politique de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Algérie» et des «enjeux pour le développement de l'Agro business intégré et inclusif : comment développer les chaines de valeur alimentaires durables et compétitives». Les conférences traiteront des avancées techniques les plus récentes dans le secteur agricole et soulèveront des sujets d'actualité dans l'aviculture, la filière lait et la filière végétale. Deux grands forums auront aussi lieu pour cette édition. Il s'agit du Forum maghrébin des productions et santé animales (FIV) qui regroupe le Forum Euro Maghreb de la filière avicole (FIFAVIC) et le Forum qui traitera de la filière lait sur l'ensemble de ses volets génétique, sanitaire, équipements d'élevage, nutrition (FIPLAIT). Le second forum dont il sera question est le Forum interprofessionnel des cultures végétales (AGRI'SIME) qui présentera : une session sur l'irrigation (AGRIAQUA), une session sur le machinisme agricole (FIMAG), et une session sur l'oléiculture (OLEOMED).