L'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Horst Köhler, poursuivait sa tournée dans la région en se rendant hier dans les camps de réfugiés sahraouis en vue de relancer le processus de règlement du conflit du Sahara occidental par les voie pacifiques dans le cadre du droit du peuple sahraoui à un référendum d'autodétermination, conformément aux résolutions des Nations unies. Première du genre depuis sa nomination par le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, la tournée de M. Köhler a été entamée, il y a trois jours au Maroc, où il a été reçu par le roi Mohammed VI et rencontré le chef du gouvernement Saâdeddine El-Othmani. S'exprimant peu à la veille de cette visite, le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Ahmed Boukhari, a indiqué que M. Köhler doit faire la pression nécessaire sur la France afin de résoudre le conflit du Sahara occidental. "S'il veut réaliser des progrès dans la recherche d'une solution au conflit du Sahara occidental, M. Köhler doit faire la pression nécessaire sur la France, car l'obstacle c'est l'obstination du Maroc à maintenir l'occupation avec le soutien de la France", a souligné M. Boukhari lors d'une conférence de presse, à la veille de la première visite de l'envoyé spécial de l'ONU dans les camps de réfugiés sahraouis. "Lorsque nous disons que la partie sahraouie va maintenir sa traditionnelle coopération cela veut dire que l'obstacle ne se trouve pas ici, à notre niveau, mais il faut aller le chercher ailleurs et nous avons indiqué des portes. Il s'agit de Rabat et surtout la France", a-t-il ajouté. Il a, en outre, noté que "les autorités sahraouies ont toujours demandé aux émissaires onusiens pour le Sahara occidental de visiter les territoires sahraouis. Mais la réception et le black-out médiatique que lui a réservé Rabat montre que les autorités marocaines sont en train de lui dire de manière implicite que vous êtes persona non grata". M. Boukhari a dit, par ailleurs, s'attendre à ce que M. Köhler fasse un bilan de sa tournée dans la région. "Il est prématuré de dire quelles sont ses conclusions, il va voir la partie sahraouie, l'Algérie, la Mauritanie et informer le Secrétaire général et le Conseil de sécurité", a-t-il soutenu. "Vu son calibre politique et son expérience, je suis sûr qu'il n'acceptera pas la stratégie qui a été menée contre son prédécesseur Christopher Ross, je ne pense pas que M. Köhler soit venu pour gaspiller du temps", a-t-il fait remarquer. R. I./Agences