Dépourvue de toutes les commodités, la population de cette région souffre de pauvreté. Lamsara (commune de Bouhmama, à 35 km du chef-lieu de la wilaya de Khenchela), avec une population estimée à 2000 âmes, est ignoré des autorités locales. Ses habitants, des jeunes pour la majorité, manquent de moyens. Livrés à eux-mêmes, ils sont prisonniers d'une localité dépourvue de toutes les commodités. Ils sont, en fait, environ 300 jeunes au chômage qui ne cessent d'appeler à une solution, raison pour laquelle ils manifestent leur mécontentement quant à leur situation des plus déplorables. En effet, cette région souffre de pauvreté, en plus des difficultés rencontrées par ses habitants et surtout ces jeunes qui, excédés par cette situation, crient haut et fort leur désarroi, allant jusqu'à demander à ce qu'on les laisse quitter le pays. Ils ne comprennent pas pourquoi ils sont marginalisés et ignorés par les élus, lesquels n'ont rien fait pour eux à ce jour. Aucune structure à même d'améliorer leur quotidien n'a vu le jour, à l'instar des autres régions. Ni maison de jeunes, ni bibliothèque, ni même de terrain de football, ne serait-ce que pour les rassembler et leur éviter de sombrer dans la délinquance, la drogue et autres vices. Le village souffre d'isolement. Aucun moyen de transport ne relie ce dernier au chef-lieu de wilaya. Selon eux, cette insuffisance du transport public serait due au manque des autorisations d'exploitation des lignes de transport. "Ce sont nos enfants qui sont le plus pénalisés par cette situation, car ils arrivent toujours en retard à leurs écoles", nous dit un habitant de Lamsara. Et de poursuivre : "On est obligés de faire appel aux taxis clandestins qui nous imposent leurs tarifs. Les autorités locales sont au courant de tout ça, mais on s'obstine à faire la sourde oreille." Un autre habitant nous dira quant à lui que "le plus dur, nous l'éprouvons en fin de journée, l'arrêt de bus grouille de monde. Certaines femmes ont été, à plusieurs reprises, victimes de vols et d'agressions. Nous avons tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises, mais rien n'a été fait à ce jour". L'autre problème dont souffre la population de Lamsara est le manque d'aménagements urbains, à savoir un éclairage public inexistant, un réseau routier défectueux et le manque d'espaces de détente. Les habitants se disent marginalisés et abandonnés à la misère, et les jeunes préfèrent, selon eux, la harga au risque de mourir, plutôt que de rester dans un village où tout ne fait qu'empirer. D'autres se demandent, par ailleurs, jusqu'à quand ce calvaire va durer, et ce, malgré les multiples appels aux autorités locales. Aujourd'hui, ils veulent se faire entendre et font appel au chef de l'exécutif de la wilaya de Khenchela. Siham BOUGHEDIRI