Ainsi, Hamid Sadmi a finalement décidé de jeter l'éponge près de deux mois après son intronisation à la présidence du directoire de la JS Kabylie. Et si Sadmi a annoncé, dimanche soir, sa ferme décision de quitter le navire, il faut savoir qu'un tel scénario était quelque peu prévisible du fait que, d'une part, il avait pris un sérieux coup au moral après le match JSK-USB de vendredi passé, où il avait été pris à partie par quelques supporters excités, et d'autre part, il a fait l'objet, ces derniers jours, d'attaques en règle virulentes émanant de membres du conseil de surveillance de la gestion provisoire de la JSK par la voix de Malik Azlef mais aussi du comité de supporters de la JSK, par le biais de son président Sid-Ali Asli, qui lui ont mis la grosse pression pour le pousser finalement vers la porte de sortie. "J'avais un grand projet pour mon club de toujours, la JSK, mais j'ai été miné de l'intérieur et de l'extérieur du club pour faire capoter ce projet de partenariat avec le groupe italien Cavallo, ce qui m'a conduit à tout laisser tomber car ma mission est devenue tout simplement impossible", s'est contenté de nous déclarer, hier matin, Sadmi qui précisera que "cette décision a été mûrement réfléchie" tout en souhaitant "bonne chance à d'éventuels repreneurs qui tiennent à prendre les destinées du club". À travers de tels aveux, Sadmi laisse sous-entendre que la JSK est courtisée par plusieurs prétendants, et le sujet d'actualité qui suscite beaucoup de commentaires et surtout d'interrogations, depuis hier en Kabylie, réside justement dans la succession de Sadmi. Après la destitution de Hannachi qui, rappelons-le, n'a pas dit son dernier mot puisqu'il maintient toujours son appel aux tribunaux, puis le passage des plus éphémères de Sadmi qui a fait miroiter une certaine lueur d'espoir avec son projet de partenariat avec les Italiens qui suscite encore des spéculations de tout bord, voilà que la JSK semble exposée à un véritable "triangle des Bermudes" dans la mesure où le club kabyle continue d'aller à vau-l'eau. Et pour cause, il y a d'un côté les actionnaires du club, à leur tête l'entrepreneur Malik Azlef qui est le porte-parole du comité de surveillance de la JSK, puis de l'autre côté, deux repreneurs potentiels de Tizi Ouzou, en l'occurrence Lakhdar Madjène, entrepreneur et ex-dirigeant de la JSK, et Saïd Zouaoui, propriétaire de plusieurs magasins de prêt-à-porter, qui misent beaucoup sur l'apport financier d'un groupe d'industriels de la région mais aussi de l'apport technique de l'entraîneur Azzedine Aït Djoudi, rentré du Maroc cette semaine, et ce, après avoir démissionné de son poste d'entraîneur à l'Olympique de Khouribga, et enfin Chérif Mellal qui, lui, est négociant en véhicules de luxe en Allemagne et qui se déclare prêt à mettre sur la table la coquette somme de... 50 milliards mais à la double condition que l'on ouvre le capital du club et qu'il en soit actionnaire majoritaire. Et si certains membres du directoire actuel estiment que la procédure d'ouverture du capital nécessitera deux ou trois mois de formalités administratives et judiciaires, le drame de la JSK est qu'il y a réellement péril en la demeure, car la crise financière qui frappe le club depuis l'an dernier s'accentue de jour en jour et n'arrange pas les choses, d'autant plus que la FAF a fixé la date-butoir au 15 décembre pour obliger tous les clubs à assainir d'ici là toutes leurs situations financières, sans oublier que la FIFA exige aussi de la JSK de régler les contentieux financiers des transferts des deux joueurs burkinabés Diawara et Malo et du Franco-Algérien Abdeldjallil qui relèvent de la gestion antérieure de l'ancienne direction du club kabyle sous peine de graves sanctions d'ici l'hiver prochain. C'est dire que la situation est au rouge et que le prestigieux club kabyle vit actuellement sous sérum ! Mohamed HAOUCHINE