Le dernier rapport en date de l'Opep sur les perspectives énergétiques d'ici à 2040 fait état d'une "diminution" du pétrole dans le mix énergétique mondial sur la période de prévision. Le document souligne, toutefois, que l'or noir restera le plus important, avec un peu plus de 27% d'ici à 2040, contre 31% en 2015. Ainsi, les besoins en pétrole de l'humanité n'en finissent pas de croître. Cela donne des ailes à l'Opep. Du reste, Celle-ci met en relief, dans ce rapport, le fait que la demande de pétrole sur le moyen terme (2016-2022) devrait augmenter de 6,9 millions de barils par jour, passant de 95,4 millions de barils par jour à 102,3 millions de barils par jour, ce qui correspond à un relèvement annuel moyen de près de 1,2 million de barils par jour. Globalement, la demande de pétrole a été révisée à la hausse de 2,24 millions de barils par jour en 2022 par rapport aux prévisions détaillées dans le rapport 2016. Sur le long terme, les perspectives de croissance de la demande de pétrole sont légèrement plus optimistes que l'année dernière. En termes chiffrés, la demande devrait augmenter de 15,8 millions de barils par jour, passant de 95,4 millions de barils par jour à 111,1 millions de barils par jour en 2040, principalement portée par les pays émergents avec une augmentation de 24 millions de barils par jour. Un bémol cependant : la demande en provenance des pays de l'OCDE va baisser de 8,9 millions de barils par jour, c'est énorme. Le gaz n'est pas non plus en reste ; la demande de gaz va croître de près de 34 millions de barils équivalent en pétrole par jour (Mbep/j), passant ainsi de 59,2 Mbep/j en 2015 à environ 93,2 Mbep/j par jour en 2040, soit un taux de croissance annuel moyen d'environ 1,8% par an. Selon des équivalences établies par l'AIE, 1 bep est égal à 161 m3 de gaz. L'augmentation de l'offre de gaz sur le marché mondial — en raison de l'expansion de la production de gaz naturel liquéfié (GNL) — devrait également contribuer aux taux de croissance élevés de cette source d'énergie, détaille le rapport. La part du gaz dans le mix énergétique global passera, selon l'Opep, d'environ 21,5% en 2015 à plus de 25% en 2040, dépassant ainsi le charbon et devenant le deuxième combustible le plus important dans le mix énergétique. Le document de l'organisation pétrolière note, par ailleurs, une forte croissance des énergies renouvelables dans le monde, c'est-à-dire l'éolien, le photovoltaïque, le solaire et la géothermique. Le rapport évoque également les énergies vertes en Algérie, soulignant "une expansion significative", et rappelant que le pays vise une capacité de production en énergies renouvelables supplémentaire de 22 GW, et qui sera disponible d'ici à 2030 (au-dessus de la capacité actuelle d'environ 150 MW). Les énergies propres restent ainsi à la traîne. Pourtant, sur le papier, les ministres respectifs de l'Energie ont affiché des ambitions élevées en ce qui concerne les énergies renouvelables. Youcef Salami