Le président du RCD, Mohcine Belabbas, a regretté les nombreux incidents dont le bourrage des urnes, l'achat de voix, ou encore l'agression des militants de partis politiques. Le décor est planté dès les premières heures de la journée, en ce jour de scrutin pour les élections locales, jeudi 23 novembre, au QG du Rassemblement pour la culture et la démocratie, (RCD), installé cette année au siège régional du parti, sis à la rue Didouche-Mourad, (ex-rue Michelet), d'Alger-Centre. Aidés par des militants et des sympathisants du parti, les membres du directoire de la campagne électorale ont, en effet, quasiment tout prévu pour permettre une meilleure mobilisation et un meilleur suivi de ce scrutin. Des chants du terroir, alternant entre chaâbi et kabyle, fusant du siège orné des couleurs du parti (jaune et bleu), attiraient systématiquement l'attention des nombreux passants empruntant cette rue très fréquentée d'Alger. À l'intérieur, les militants affectés à la salle des opérations, étaient occupés à recueillir les échos parvenant des différentes wilayas. Pendant ce temps, les responsables du directoire, à leur tête le directeur de campagne, Farid Hami, et des cadres du parti étaient, eux, à l'accueil des visiteurs, constitués essentiellement de sympathisants du parti et des nombreux représentants des médias qui affluaient. Avides de s'informer sur le déroulement du scrutin un peu partout dans le pays, les journalistes étaient à l'affût de la moindre déclaration sur notamment les dépassements signalés çà et là. En effet, plusieurs incidents allant des intimidations aux violences physiques dont ont été victimes, notamment, des représentants du parti affectés dans différents centres de vote à travers le territoire où participe le RCD, ont été dénoncés à l'occasion. C'est le cas, entre autres, du représentant du parti affecté au centre El-Houria, du côté du boulevard Bougara, sur les hauteurs d'Alger, qui a été carrément "tabassé" par des supposés militants du parti du pouvoir, le RND. D'autres cas, concernant le "rabattage" des électeurs, ont été également dénoncés par les membres du directoire. Immédiatement informés par les membres postés dans la salle des opérations, les porte-parole du jour du RCD avaient, par ailleurs, la tâche d'intervenir, parfois à distance, par téléphone, pour alerter les instances compétentes, dont la Haute instance indépendante de surveillance des élections, (Hiise), et parfois quitte à faire le déplacement pour se plaindre auprès des services de la police. Farid Hami, directeur de campagne, a eu une journée très chargée, en ce sens qu'il a été contraint d'effectuer des dizaines d'interventions. "C'est un scrutin d'incidents. Pourtant les citoyens ne se bousculent pas devant les bureaux de vote", a-t-il ironisé. Pour M. Hami, son parti serait même victime de la forte abstention des citoyens, poussés par le pouvoir, accuse-t-il, jusqu'à ne plus croire à l'acte de voter. Cela n'a pas, toutefois, perturbé la bonne ambiance qui a régné au QG du RCD durant toute la journée de jeudi. La nourriture et les boissons étaient disponibles. De ce côté-là, il n'y avait pas lieu de se plaindre. L'annonce des résultats partiels et officieux dans la soirée n'a pas "choqué" outre mesure les militants du RCD, en ce sens que le parti aura réussi malgré les incidents ayant émaillé ce scrutin, à préserver de nombre de sièges APC et APW, voire à améliorer son score par rapport aux dernières locales. Rencontré en début de soirée au siège national du parti à El-Biar, le président du RCD, Mohcine Belabbas a, pour sa part, regretté que de nombreux incidents dont le bourrage des urnes, l'achat de voix ou encore l'agression des militants de partis politiques marquent encore et toujours les élections en Algérie. Farid Abdeladim