Le très contesté président du Togo, Faure Gnassingbé, s'est déclaré rassuré sur l'état indivisible de son pays après une visite à Sokodé, deuxième ville togolaise et important foyer des tensions qui agitent le pays d'Afrique de l'Ouest, depuis trois mois. "Mes échanges avec les imams, puis avec les cadres de la ville ont fini de me rassurer que notre pays reste indivisible", a-t-il écrit, dimanche soir, sur Twitter, à l'issue de sa visite dans cette ville du Centre-Nord Sakodé, bastion de l'opposant Tikpi Atchadam (Parti national panafricain PNP). "Les violences qu'a connues cette ville naguère paisible m'attristent profondément et ne sauraient laisser aucun citoyen indifférent", a ajouté le Président, critiqué pour son silence pendant de longues semaines marquées par une crise politique et sociale. Les vagues de manifestations ont commencé en août dernier à Sokodé, avant de se propager dans le reste du pays. Treize partis de l'opposition se sont alliés au PNP pour dénoncer un demi-siècle au pouvoir de la même famille et demander la démission du président Gnassingbé, à la tête du Togo depuis 2005. Il a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé le pays pendant 38 ans. Les manifestations de l'opposition ont été interdites depuis ces incidents à Sokodé et dans deux autres villes du nord du pays (Bafilo et Mango). La coalition de l'opposition qui organise des marches tous les mois a appelé à trois nouvelles journées de manifestations les 29, 30 novembre et le 2 décembre. Le gouvernement a promis d'organiser un référendum pour faire adopter une réforme prévoyant, notamment, une limitation des mandats présidentiels. Des tractations sont en cours via l'intervention de médiateurs comme le président ghanéen Nana Akufo-Addo et guinéen Alpha Condé pour organiser un dialogue politique entre pouvoir et opposition qui pourrait avoir lieu d'ici à quelques semaines, selon Faure Gnassingbé. R. I./Agences