Des milliers de personnes ont manifesté, jeudi, dans les rues de Lomé, à l'appel des partis d'opposition, pour exiger le retour à la forme intégrale de la Constitution de 1992 et le départ du chef de l'Etat, Faure Gnassingbé. La manifestation fait suite à celle de mercredi qui a drainé une marée humaine dans les rues de la capitale togolaise pour le même objectif. Jeudi, des artères de la ville de Lomé et de certaines banlieues ont renoué avec des barricades faites d'objets divers, rendant difficile le trafic pour les véhicules. En des endroits, l'atmosphère est surchauffée et des rues sont devenues des théâtres d'échauffourées entre manifestants et forces de l'ordre. "On veut un véritable changement et une alternance autre que ce qui nous est servi jusqu'ici", "les réformes, c'est maintenant ou jamais", sont autant d'expressions de colère des manifestants. Mercredi, Tikpi Atchadam, le président du Parti national panafricain (PNP, opposition), indiquait la conclusion, jeudi, de la mobilisation populaire. "Nous devons conclure la lutte et c'est le moment ou jamais", avait-il dit devant des militants, estimant que le pouvoir en place ne pourra pas étouffer le changement recherché si la mobilisation est générale. Dans ce climat, la Cédéao, l'UA et l'Unowas ont appelé, dans un communiqué conjoint mercredi, tous les acteurs politiques togolais à poursuivre le dialogue sur la question des réformes de manière pacifique, conformément aux aspirations légitimes du peuple togolais. "Les trois organisations demandent à tous les acteurs de faire preuve de retenue afin de préserver la paix et la cohésion dans le pays, car le Togo est leur patrimoine commun", ont-elles souligné dans le communiqué. D'un autre côté, l'OIF (Organisation internationale de la francophonie) entend dépêcher au Togo une délégation de haut niveau que conduira Aichatou Souleymane Mindaoudou pour discuter avec les différents acteurs politiques. R. I./Agences