Les enseignants des trois paliers confondus du secteur de l'éducation nationale de la wilaya de Béjaïa et affiliés au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste/Béjaïa) ont entamé, depuis hier, un mouvement de grève illimité. Une grève, appuyée à son premier jour par un imposant rassemblement des grévistes devant le siège de l'académie. En effet, ils étaient des centaines, plus d'un millier, selon les organisateurs, d'enseignants et enseignantes à avoir répondu à l'appel de leur syndicat à un rassemblement de protestation devant le siège de leur tutelle. "Non au bradage des droits des travailleurs", "Pour le respect du plan de carrière de l'enseignant", "Non aux pressions sur les membres des commissions paritaires" sont autant de slogans inscrits sur des banderoles arborées par les manifestants pour exprimer "leur colère et leur désarroi". Les différents intervenants ont, à l'unanimité, tiré à boulets rouges sur les responsables de l'académie en dénonçant notamment "leur gestion catastrophique, voire chaotique" du secteur de l'éducation nationale dans la wilaya de Béjaïa. "Le Cnapeste est en guerre, au niveau local et national, actuellement. Aujourd'hui se tient un conseil national extraordinaire de notre syndicat pour décider des actions à mener en faveur de nos syndicalistes licenciés", déclare Slimane Zenati, le coordinateur de wilaya. Et d'ajouter que le syndicat "va investir le terrain à l'échelle nationale avec les syndicats autonomes sur tous les dossiers sociaux car le pouvoir cherche comment casser le front social. Pour preuve, l'empêchement musclé avant-hier, à Alger, du sit-in de l'intersyndicale que je dénonce au passage". Abordant cette grève illimitée de son syndicat au niveau local, M. Zenati n'y est pas allé de mainmorte avec les responsables de l'académie. "Ce sont des indus responsables que nous devons chasser de cette institution", a-t-il déclaré sous un tonnerre d'applaudissements des manifestants. Dans la foulée, le premier responsable du Cnapeste à Béjaïa a dénoncé certains syndicats, sans les nommer, du secteur de l'éducation nationale de Béjaïa. Devant cet état de fait, l'orateur dira que "le Cnapeste ira jusqu'au bout quitte à ce qu'on s'achemine vers une année blanche. La responsabilité incombe aux responsables du secteur". D'un ton menaçant, M. Zenati lance un ultimatum jusqu'à demain, mercredi, pour que leurs revendications soient prises en charge par les responsables. L. OUBIRA