Au cours d'une intervention, hier, au CIP, le ministre des Affaires étrangères a estimé que le travail de rénovation du parti a besoin d'une grande disponibilité, notamment de son premier responsable. Abdelaziz Belkhadem, ministre des affaires étrangères et secrétaire général (SG) du FLN, a démenti catégoriquement hier la tenue des élections législatives anticipées, à l'occasion de son passage au forum du journal arabophone El Bilad, organisé au Centre international de presse (CIP). “Il n'est pas question d'élections législatives anticipées”, a-t-il tranché en répondant à la question sur les raisons de la confection des listes électorales du FLN durant l'année en cours. “Nous confectionnons nos listes pour nous préparer aux élections partielles en Kabylie, mais aussi pour les élections législatives qui auront lieu durant leur date constitutionnellement arrêtée, c'est-à-dire en 2007.” Quid alors des déclarations des archs, selon lesquelles les accords conclus entre eux et le gouvernement incluraient également les élections législatives anticipées ? “Allez poser la question aux archs !” a martelé Belkhadem. Le retrait des élus locaux du FLN de la Kabylie a été également au centre des débats. Le leader du parti de la majorité qui indiquera qu'“en plus des 50 élus du parti ayant remis leur mandat par écrit, il y a quotidiennement des élus qui nous informent par téléphone de leur décision de retrait des APC et APW”. Aussi l'intervenant pour lequel la “tendance générale chez les élus est au retrait” précise-t-il à ce propos que les élus réfractaires “sont libres de se retirer ou non”. Sur la question du prochain remaniement ministériel, Belkhadem, qui a encore une fois affirmé son imminence, a sous-entendu son départ du département des affaires étrangères. “Cette question est une décision qui appartient au président de la république, mais nous allons vers un important travail de rénovation et de restructuration au FLN qui a besoin de disponibilités, de toutes les énergies et les compétences possibles”, a-t-il indiqué en réponse à la question de son départ du ministère des affaires étrangères. Le travail de rénovation dont parle Belkhadem concerne le renouvellement des 1 600 kasmas et 57 mouhafadas, mais également la récupération des organisations de masse. “Nous sommes en train de reprendre langue avec les organisations pour récupérer celles anciennement proches du parti”, a-t-il dit. La question de l'amnistie générale a été également abordée par le ministre des AE qui explique qu'elle “touche à une dimension sécuritaire qui a un soubassement politique”. Sont exclus, ajoute-t-il, du projet présidentiel “l'amnistie fiscale, les pieds-noirs et les harkis”. “Du point de vue du FLN, cette amnistie devrait permettre de tourner une page tragique de notre histoire, de construire des pans entre la société et de réaliser la réconciliation nationale”, a-t-il indiqué encore. Aux yeux de l'intervenant, le peuple algérien est favorable à l'amnistie générale : “je crois que le peuple algérien a dit son mot à l'occasion du référendum sur la concorde civile. Quand on voit cela, on se dit qu'on n'a pas besoin de convaincre le peuple de l'importance de cette amnistie générale”, a-t-il noté. La question de la liberté d'expression en Algérie a été également abordée par l'orateur. Annonçant une rencontre du FLN le 3 mai prochain à l'occasion de la journée internationale de la presse, Belkhadem relèvera une nette avancée en matière de liberté de la presse dans notre pays par rapport “à nos voisins”. “Il faudra néanmoins faire la part des choses entre ce qui est information, opinion et diffamation que même les professionnels de la presse revendiquent”, a-t-il souligné. Interrogé sur d'éventuelles pressions du Quai d'Orsay sur l'Algérie pour la libération de Mohamed Benchicou, le directeur du quotidien Le Matin, en prévision de la signature du traité d'amitié algéro-francaise, l'intervenant réfutera cette thèse : “je ne crois pas que cette information soit tout à fait exacte. Car d'abord quand on parle de Benchicou, il faut savoir qu'il n'est pas en prison pour ses opinions. Il a bien édité un livre et il a écrit durant des années ce qu'il voulait. Ensuite, il est exclu d'accepter (de la France) une conditionnalité quelle qu'elle soit pour la signature du traité d'amitié”, note Belkhadem. Il révélera, par ailleurs, que ce traité d'amitié évoque “le devoir de mémoire” s'agissant des atrocités commises par l'armée coloniale pendant la guerre de libération nationale. Interrogé sur la dernière rencontre entre le roi du Maroc Mohammed VI et le président Bouteflika intervenue tout de suite après le sommet d'Alger tenu les 22 et 23 mars dernier, Belkhadem a affirmé qu'il “n'y a pas eu accord sur la question du Sahara occidental”. “Il s'agit pour nous d'un problème de décolonisation, et la position algérienne sur ce dossier est fondée sur le principe de l'autodétermination et la mise en œuvre du plan d'action des Nations unies”. N. M.