Abdelaziz Belkhadem, ministre des Affaires étrangères (MAE) et secrétaire général (SG) du FLN, est le premier ministre à plier bagage à la faveur de l'imminent remaniement ministériel annoncé par lui-même de manière officielle, il y a quelques semaines, et réaffirmé à deux reprises. Hier encore, il a clairement indiqué au forum du quotidien arabophone El Bilad, tenu au Centre international de presse (CIP), à Alger, qu'il ne figurera pas dans le prochain staff gouvernemental. Car son parti, le FLN, a besoin de lui, plus que jamais, pour se remettre définitivement sur orbite et se redéployer fortement sur la scène politique nationale et internationale. Nous nous apprêtons, au FLN, à mener une grande opération de renouvellement de l'ensemble des structures de base du parti, les kasmas et mouhafadhas en l'occurrence, de réactualisation des listes des militants, de lancement d'une campagne pour attirer d'autres compétences à intégrer les rangs du front. Il s'agit d'une opération de grande envergure pour la reconstruction du parti qui nécessite beaucoup plus de disponibilité à même d'instaurer la démocratie dans notre pays », a-t-il déclaré, avant de préciser qu'il ne pouvait pas « être plus clair ». Certes, le chef de la diplomatie algérienne n'a pas la précision voulue par les journalistes qui ont, pourtant, insisté sur la question. Mais ses propos ne souffrent aucune ambiguïté. M. Belkhadem n'a pas voulu également préciser s'il sera déchargé de sa fonction de ministre parce qu'il aurait émis le vœu de se consacrer entièrement au vieux front ou parce que le président Bouteflika en aurait décidé ainsi. Des noms circulent déjà sur son fort probable successeur. Certaines sources avancent le nom de Tayeb Belaïz, l'actuel ministre de la Justice et garde des Sceaux. D'autres tablent sur le retour de Ahmed Attaf, actuellement ambassadeur de l'Algérie à Londres (Angleterre). Si la deuxième hypothèse venait à être confirmée, cela voudrait dire que Ahmed Ouyahia a plus de « poids » au sérail qu'on le pensait. Car M. Attaf est connu pour être proche du chef du gouvernement. M. Belkhadem s'est exprimé à l'occasion sur diverses questions occupant l'actualité nationale et internationale. Sur le retrait des élus FLN des Assemblées locales de Kabylie, le conférencier a réitéré le principal selon lequel la direction nationale a lancé « un appel et non pas un ordre ». Ils sont donc « libres » à ses yeux. Pour lui, le vieux parti a accompli son devoir envers la population de Kabylie en appelant ses élus de la région à continuer par le retrait à mettre fin au dysfonctionnement et au blocage constatés dans certaines collectivités locales, et ce, en organisant des élections anticipées. M. Belkhadem a ainsi fermé ce dossier pour en aborder d'autres. « Pas d'amnistie fiscale » Revenant sur l'amnistie générale, le SG du FLN indiquera qu'elle ne concernera pas les crimes économiques ni financiers. « Il n'est pas question, au FLN, de parler d'amnistie fiscale », a-t-il répondu, sèchement, à une journaliste qui voulait savoir quel genre de « crimes » serait touché par ce fameux projet, évoqué par le Président fin octobre 2004. Selon lui et au nom du FLN qui participera à l'élaboration de ce projet de loi aux côtés des deux autres membres de l'Alliance présidentielle, « l'amnistie portera sur des éléments liés à la crise sécuritaire qui a connu des soubassements politiques ». Elle devrait, ajouter-t-il, « tourner une page tragique de notre histoire récente et semer la confiance entre les Algériens ». A une question relative au travail de la commission nationale pour l'amnistie générale, le chef en second du vieux front dira que son parti « soutiendra tout effort allant dans le sens de la concrétisation de ce projet ».