Devant des représentants de la diaspora, le Premier ministre a affirmé que le président Bouteflika se porte bien et que c'est lui qui dirige le pays. Ahmed Ouyahia a passé toute la journée de jeudi à Paris, avant de regagner Alger dans la soirée. Toute la matinée, il a rencontré, ainsi que les ministres qui l'accompagnaient (Intérieur, Affaires étrangères, Enseignement supérieur, Industrie et Culture), son homologue français, Edouard Philippe, et des membres de son équipe à l'Hôtel Matignon, dans le cadre de la quatrième session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN). En fin d'après-midi, le Premier ministre s'est entretenu avec des représentants de la diaspora algérienne en France au siège de l'ambassade d'Algérie à Paris. Dans son allocution, il est revenu sur la situation politique du pays, en affirmant d'emblée que le chef de l'Etat se porte bien et qu'il tient les rênes du pouvoir en Algérie. "S'agissant des nouvelles de mon pays, je vous dirais que notre président de la République, Abdelaziz Bouteflika, se porte bien", a fait savoir Ouyahia. Il a, par la suite, affirmé que, certes, le chef de l'Etat "n'a plus tout le dynamisme" que les Algériens de France lui ont connu lorsqu'il avait effectué des visites à Paris en 2000 et en 2004, mais qu'il remplit encore pleinement ses prérogatives. "Contrairement à toutes les rumeurs et propagandes véhiculées par certains depuis l'Algérie ou de l'étranger, notre Président dirige bien le pays dans tous les domaines, et il n'y a ni cabinet noir ni pouvoir occulte à Alger", a martelé le Premier ministre qui, à l'occasion, a évoqué le prochain scrutin présidentiel, laissant entendre qu'aucun changement à la tête du pays n'interviendra avant cette échéance. "L'Algérie vit son expérience démocratique qui s'améliore sans cesse. Nos institutions sont élues régulièrement tous les cinq ans et ce sera le cas pour la prochaine élection présidentielle de 2019", a encore précisé l'hôte de Paris qui a aussi abordé la situation sécuritaire, indiquant que celle-ci a "été rétablie", même si "quelques terroristes activent encore". "Lorsque l'Algérie va mal, vous souffrez et c'était le cas lors de la tragédie nationale. Lorsque votre pays se porte bien ou pas trop mal, vous en êtes fiers", a-t-il fait remarquer à son auditoire, demandant aux Algériens de France de ne pas rester "indifférents" face à "toute tentative de diviser la communauté nationale ou de porter atteinte à l'unité du pays". "L'Algérie, a ajouté Ouyahia, doit toujours demeurer au-dessus des divergences politiques", même s'il considère que chacun a le droit d'avoir sa propre opinion et de s'opposer au pouvoir. Des mesures en faveur des émigrés Presque deux ans après avoir conduit au vote, dans le cadre de la révision de la Constitution, des amendements excluant les binationaux de la possibilité d'occuper des postes importants dans les institutions, le Premier ministre a privilégié jeudi des formules de séduction, invitant les émigrés à mettre leurs compétences et leurs capitaux au service de l'Algérie. Il leur a également demandé de servir de "têtes de pont", afin de promouvoir les intérêts algériens dans l'Hexagone et ailleurs dans le monde. Sa cible prioritaire est constituée par les Algériens qui ont déjà un pied dans le système politique et économique français avec l'objectif de former un lobby puissant, qui pèsera dans la balance. "Dans ce domaine, l'Etat ne veut pas trop s'immiscer, au risque de paraître, à tort, comme voulant caporaliser la communauté", a affirmé Ouyahia, soulignant que la fédération des compétences algériennes en France servira surtout à faire entendre sa voix, dans son pays d'accueil. En Algérie où les émigrés ont encore du mal à faire valoir leurs droits de citoyens, Ouyahia promet des changements et un meilleur traitement. "Ce que fait l'Etat au service de la communauté nationale à l'étranger est un devoir qu'il entend améliorer chaque fois que cela sera possible", a-t-il indiqué, annonçant plusieurs mesures facilitant l'accès des expatriés aux dispositifs d'aide à la création de microentreprises et à l'investissement (sans l'application de la règle du 49/51). Il a affirmé, par ailleurs, qu'ils seront éligibles aux formules de promotion immobilière publiques. Enfin, Ouyahia a annoncé l'ouverture, courant 2018, d'une filiale de la Banque extérieure d'Algérie en France. Signature de 11 accords de coopération Onze accords de coopération entre l'Algérie et la France ont été signés jeudi à Paris. Il s'agit, entre autres, d'une convention de partenariat relative à la création de filières de formation d'excellence des métiers de l'énergie, de l'électricité et des automatismes industriels. Une déclaration d'intention a été signée par le groupe PSA-Peugeot, le ministère algérien de la Formation et de l'Enseignement professionnels et le ministère français de l'Education nationale, portant création, à Oran, d'un centre de formation pour les métiers de l'automobile. Une convention-cadre relative à la recherche-formation et à la recherche sur la langue française et les expressions francophones (LaFEF) a été signée, ainsi qu'une convention-cadre concernant le réseau mixte des écoles (RME), qui compte parmi ses membres 16 écoles nationales supérieures algériennes, 15 écoles préparatoires algériennes et 7 écoles françaises d'ingénieurs. Deux autres accords dans le domaine de la santé ont été signés. Il s'agit d'un protocole d'accord entre le groupe Sanofi Pasteur et le groupe Saïdal pour la production de vaccins et d'un accord pour la production de produits oncologiques et de santé familiale en Algérie par le laboratoire Ipsen, dont des médicaments sont présents dans plus de 115 pays à travers le monde. Il y a eu la signature d'un protocole de coopération qui a été passé entre le Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (Ceimi) et la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME Auvergne Rhône-Alpes).