"L'UA a développé une gamme d'institutions, de mécanismes et d'outils innovants qui répondent au défi terroriste (...)", a affirmé Smaïl Chergui. La tâche est ardue, douloureuse, mais pas impossible. Et du reste, le continent africain et le monde n'ont de choix que de lutter contre le terrorisme jusqu'à son éradication. Tel a été, en substance, le message transmis par les participants au forum de haut niveau sur la lutte antiterroriste en Afrique, qui se tient depuis hier à Oran. Coorganisée par l'Algérie et la Commission de l'Union africaine sur le thème "Réponses efficaces et durables contre le terrorisme : approche régionale", cette conférence a réuni des responsables de la lutte contre le terrorisme des Etats membres de l'UA, ainsi que des experts africains et internationaux en présence de représentants de pays partenaires. Après une première journée de travail à huis clos, les portes de la salle Wahran de l'hôtel Méridien ont été ouvertes aux journalistes pour assister à l'inauguration officielle du forum, sous la présidence de Smaïl Chergui, ambassadeur et Commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine, d'Abdelkader Messahel, ministre des Affaires étrangères, et Taye Brook Zerihoun, sous-secrétaire général des Nations unies aux Affaires politiques. Premier à intervenir, Smaïl Chergui a souligné l'ampleur prise ces dernières années par le terrorisme à travers le monde, notamment en Afrique qui a été frappée ces dernières semaines par des attentats meurtriers : en Egypte où 311 fidèles ont été tués dans une mosquée, à Mogadiscio où 512 personnes sont mortes au cours de ce qui constitue l'attaque la plus meurtrière de l'histoire de la Somalie et le troisième acte le plus meurtrier de l'histoire, au Nigeria, enfin, où 65 personnes ont trouvé la mort au cours de deux attentats fin novembre et début décembre. "Ces attentats constituent un appel urgent à l'action et un véritable test quant à notre détermination qui demeure inébranlable", a-t-il déclaré, en rappelant les mesures prises par l'Afrique pour faire face à ce fléau. "L'UA a développé une gamme d'institutions, de mécanismes et d'outils innovants qui répondent au défi terroriste et qui sont situés dans l'Architecture africaine de paix et de sécurité (Apsa) pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits. Smaïl Chergui a également rendu hommage aux efforts fournis par l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme : "Aujourd'hui, Alger accueille deux institution africaines essentielles à nos efforts de prévention et de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent : le Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (Caert) et le Mécanisme de coopération policière de l'Union africaine (Afripol)." De son côté, Abdelkader Messahel a souligné l'importance que revêt cette réunion qui coïncide avec la journée mondiale des droits de l'Homme, et qui démontre l'implication des pays africains dans la lutte antiterroriste et la criminalité transfrontalière. Il a également mis en évidence le rôle prépondérant de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme, reconnu par l'ensemble des présidents et chefs de gouvernement africains qui ont confié au président Bouteflika la charge de coordonner les efforts de l'UA dans la prévention et la lutte contre le terrorisme. Quant à Taye Brook Zerihoun, il a notamment évoqué les facteurs qui nourrissent l'extrémisme et le fondamentalisme : la discrimination, l'exclusion et la corruption. Neuf séances sont programmées pour débattre de la lutte contre le terrorisme et des voies et moyens de le prévenir et l'éradiquer. S. Ould Ali