Le ministre des Affaires étrangères Il faut savoir que le nombre de terroristes de Daesh d'origine africaine est estimé à 5000. Présidant le Séminaire du haut niveau sur la paix en Afrique, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a été alerte dans son discours en mettant en garde contre le repli des éléments de l'organisation terroriste de Daesh dans le continent africain, très précisément dans les pays du Sahel et la Libye, après que ces terroristes eurent été défaits en Irak et en Syrie. Une telle alarme a été tirée à l'occasion du Séminaire africain de haut niveau tenu, hier et avant-hier, à Oran. Cette rencontre est consacrée essentiellement aux thèmes liés aux réponses effectives et durables contre le terrorisme et l'approche régionale ainsi qu'au renforcement de la coordination et de la concertation entre les pays africains, guidés sous la houlette de l'Union africaine, de se prononcer sur toutes les questions liées à la sécurité du continent africain. Intervenant à l'occasion de l'ouverture des travaux du conclave d'Oran, Messahel a scindé son sujet sur trois axes principaux, devant être pris en compte dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le premier est lié à l'éventuel danger terroriste que peut provoquer le retour des terroristes du Moyen-Orient vers leurs pays d'origine et la continuité de leurs activités terroristes dans les pays de la région du Sahel. Le renforcement des moyens sécuritaires est donc des plus impératifs. Pour Messahel, le risque zéro n'existe pas. C'est du moins ce que l'on peut relever dans son discours lorsqu'il a détaillé la situation et fait savoir qu'un «nombre d'organisations terroristes sont en phase de reconstitution tout en se préparant quant à accueillir les nouvelles recrues dans le cadre de leur organisation dans la région du Sahel». Il faut savoir que le nombre de terroristes de Daesh d'origine africaine est estimé à 5000. Là encore, l'avertissement de Messahel est explicite en s'adressant aux délégations africaines présentes dans le conclave d'Oran. Il ne s'agit plus d'un simple fait du hasard, le terrorisme est à prendre au sérieux en le combattant dans le cadre de la lutte contre le phénomène transfrontalier. Ceci dit, que la cause africaine est commune. L'expérience algérienne dans la mise à plat du terrorisme a été le troisième sujet abordé par Abdelkader Messahel qui, au passage, n'a pas omis de renouveler, encore une fois, la disposition de l'Algérie quant à oeuvrer infailliblement dans la lutte contre un tel phénomène, le terrorisme. Celui-ci n'est pas un simple point de vue si l'on prend en ligne compte toutes les dispositions à mettre en oeuvre en vue de le déchoir. C'est ce qu'a plaidé le sous-secrétaire général aux Affaires politiques auprès des Nations unies, Taye Brook Zerihoun. Il dira en ce sens que «le respect des droits de l'homme doit être au coeur de toute réponse au terrorisme». Sur sa lancée, il a souligné qu'«il faut s'attaquer aux facteurs qui favorisent le terrorisme et l'extrémisme violent». Tenant de telles déclarations à l'occasion de l'ouverture du Forum de haut niveau de l'Union africaine, le représentant onusien a affirmé que «le terrorisme et l'extrémisme violents fleurissent dans la mauvaise gouvernance et la violation des droits de l'homme». Dans ce sillage, il a préconisé «la nécessité de s'attaquer à ces deux facteurs dangereux qui font le terreau du terrorisme». La cause concerne toute l'Afrique ainsi que l'ONU étant donné que le terrorisme a banni toutes les frontières. Le sous-secrétaire général aux Affaires politiques a accentué son verbe sur «la coordination des efforts», tout comme il a appelé à «oeuvrer collectivement à la lutte contre le terrorisme et au respect des droits de l'homme». Il fera savoir que «l'Afrique a vu la montée du terrorisme et continue de pâtir grandement des conséquences de ce fléau». L'envoyé spécial de l'ONU a été explicite tout en convergeant vers la vision développée par Messahel en affirmant que «en Afrique, les groupes extrémistes ne connaissent aucune frontière». Le sous-secrétaire général aux affaires politiques auprès des Nations unies a, tout comme Messahel, évoqué l'instabilité dans la région du Sahel et plaidé pour une approche coordonnée et une réponse profonde. «Le Sahel constitue une priorité dans l'agenda de l'ONU», a-t-il affirmé avant d'alerter sur le fait que la défaite du terrorisme en Irak et en Syrie risque de faire voir le Sahel comme une région de repli pour les groupes terroristes». Faire face au terrorisme relève également du ressort de l'Organisation mondiale des Nations unies (l'ONU). Autrement dit, la lutte contre un phénomène est ouverte sur plusieurs fronts et dotée par tous les moyens devant aboutir à sa mise à plat. Le représentant onusien dira en ce sens que «face à la situation au Sahel, les Nations unies ont mis en place un nouveau bureau de lutte contre le terrorisme ayant pour vocation de donner des avis consultatifs». Le même responsable a estimé que «la tenue du Forum de haut niveau qui se tient à Oran constitue la preuve de la bonne collaboration entre les pays partenaires, les invitant à coordonner davantage leurs efforts et à s'assurer qu'ils soient viables». Cette rencontre, présidée par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, se tient en présence de l'ambassadeur Smaïl Chergui, commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'Union africaine. Plusieurs organismes régionaux et internationaux spécialisés dans la lutte contre la criminalité, à l'instar d'Afripol et d'Interpol, prennent part à cette rencontre marquée par la présence des pays membres de l'UA et d'autres de différents continents. Elle est coorganisée par l'Algérie avec la Commission de l'Union africaine. Ce Forum de haut niveau entre dans le cadre du mandat confié au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, par ses pairs de l'Union africaine, en tant que coordonnateur des efforts de l'UA dans le domaine de la prévention et de la lutte contre le terrorisme. Pour le deuxième jour consécutif du séminaire, les travaux se poursuivent, plusieurs interventions sont prévues.