Daech a profité du conflit syrien, qui a éclaté en 2011, pour s'implanter en Syrie et en Irak. Cette implantation s'est faite avec la complicité de certains Etats de la région et de services de renseignement étrangers qui voulaient alors renverser Bachar Al Assad. La menace de Daech s'ajoute à celle qu'exercent Boko Haram et Aqmi. Le commissaire pour la paix et la sécurité de l'Union africaine, Smaïl Chergui, a indiqué, dimanche à Oran, que près de 6000 Africains ayant combattu au Moyen-Orient avec l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (EI) pourraient revenir à brève échéance en Afrique. Le diplomate algérien a appelé les pays africains à se préparer «fermement» à la gestion de ces retours. «Des rapports font état de la présence de 6000 combattants africains parmi les 30 000 éléments étrangers ayant rejoint ce groupe terroriste au Moyen-Orient», a déclaré M. Chergui, lors d'un Forum de haut niveau intitulé «Réponses efficaces et durables contre le terrorisme : approche régionale», coorganisé par l'Algérie et l'UA. Le commissaire pour la paix et la sécurité de l'Union africaine, qui a en quelque sorte saisi l'occasion de cette rencontre pour sonner l'alerte, a insisté à plusieurs reprises sur le fait que «le retour de ces éléments en Afrique pose de sérieuses menaces sur la sécurité et la stabilité nationales et exige un traitement spécifique et une coopération intense entre les pays africains». M. Chergui a appelé les pays concernés à, notamment, «échanger les renseignements sur les éléments armés regagnant leurs pays respectifs», après leurs défaites en Irak et en Syrie. Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a indiqué, pour sa part, que les résultats de ce forum seront soulevés lors du prochain sommet africain, prévu fin janvier 2018 à Addis-Abeba. Le chef de la diplomatie algérienne a exprimé le souhait que ce sommet constituera une occasion pour plus de coordination entre les partenaires africains. «L'Algérie œuvre à transmettre son expérience notamment aux frères africains pour uniformiser la vision et renforcer la coopération en matière de lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme», a déclaré M. Messahel, mettant l'accent sur l'importance de telles rencontres qui permettent d'échanger les expériences et les idées et de profiter des analyses des experts et des différents acteurs dans le domaine. Le chef de la diplomatie algérienne a réitéré à l'occasion que l'Algérie est prête à partager l'expérience acquise dans le domaine de lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme. L'UA a, rappelle-t-on, désigné le président Abdelaziz Bouteflika en qualité de coordonnateur des efforts de l'Union africaine dans le domaine de la prévention et de la lutte contre le terrorisme. A souligner que Daech a profité du conflit syrien, qui a éclaté en 2011, pour s'implanter en Syrie et en Irak. Cette implantation s'est faite avec la complicité de certains Etats de la région et de services de renseignement étrangers qui voulaient alors renverser Bachar Al Assad. Après une montée en puissance fulgurante, qui a vu l'organisation terroriste s'emparer de vastes territoires dans les deux pays, l'EI a proclamé un califat, en 2014, qui a attiré des milliers de combattants étrangers. Mais le groupe a ensuite multiplié les revers et a perdu la totalité des territoires qu'il avait conquis en Irak et la plupart de ceux qu'il détenait en Syrie.