La Jordanie, pays gardien des lieux saints musulmans à El-Qods (Jérusalem) depuis 1967 après l'occupation de la partie est de cette ville par l'armée israélienne, hausse le ton vis-à-vis d'Israël à travers l'initiative de son Parlement, qui a chargé une commission de revoir tous les accords passés par Amman avec Tel-Aviv. À partir de là, on ne peut que s'interroger sur l'avenir des rapports entre la Jordanie et Israël, signataires d'un accord de paix en 1994. Seront-ils remis en question ? Tout dépendra des conclusions de la commission mise en place par le Parlement jordanien avec comme mission de "réviser tous les accords avec l'entité sioniste y compris celui de Wadi Araba". C'est dans la région de Wadi Araba, dans l'ouest jordanien, qu'Israël et la Jordanie ont signé leur traité de paix en 1994. Le royaume jordanien et l'Egypte, en 1979, sont les deux seuls pays arabes à avoir signé un accord de paix avec l'Etat hébreu. Selon l'agence de presse officielle jordanienne Pétra, les députés jordaniens ont voté à l'unanimité dimanche soir pour mettre en place une commission juridique, qui sera chargée de revoir tous les accords conclus avec Israël, dont le traité de paix de 1994, après la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël. Il s'agit en fait du comité juridique du Parlement jordanien, qui est appelé à réexaminer tous les accords passés avec Israël. Bien que selon la Constitution jordanienne, seul le roi Abdallah II peut conclure ou annuler des traités de paix ou déclarer la guerre, le Parlement jordanien peut exercer la pression et faire des propositions. Pour rappel, la Jordanie, pays gardien des lieux saints musulmans à El-Qods (Jérusalem), a dénoncé comme "une violation du droit international" la reconnaissance, mercredi dernier, par le président Donald Trump d'El-Qods comme capitale d'Israël. Au-delà des considérations ayant mené Amman à prendre cette initiative vis-à-vis d'Israël, le royaume de Jordanie montre clairement sa désapprobation totale de ce changement dans la politique des Etats-Unis dans la gestion du conflit israélo-palestinien, dont il est partie prenante de par sa qualité de gardien des lieux saints de l'islam d'El-Qods. Merzak T.