Le père de Billal qui nous a reçus, hier après-midi, au domicile familial à Maâlla, près de Sidi-Aïch, se dit "convaincu" de l'influence exercée par ce jeu morbide sur son fils qui s'est donné la mort. Maâlla, une petite bourgade perchée sur les hauteurs de la ville de Sidi-Aïch, ne s'est pas encore remise, hier, du choc de la disparition tragique du jeune lycéen Billal Berkani, qui s'est donné la mort par pendaison, dans l'après-midi du mercredi 6 décembre dernier, alors qu'il n'avait que 15 ans. Une mort par pendaison qui a eu un retentissement extraordinaire du fait qu'elle est mystérieusement liée au fameux jeu morbide "Blue Whale Challenge" (Le défi de la baleine bleue) qui envahit les réseaux sociaux et fait des ravages chez les adolescents. Le comble est que le défunt Billal Berkani n'est pas la seule victime de ce jeu consistant à proposer 50 défis dont le dernier est le suicide. Pas moins de 24 heures après sa mort, une autre lycéenne, scolarisée dans le même établissement scolaire, met également fin à ses jours de la même manière. Il s'agit, en fait, de feue Faïrouz Latbi, native du village Tidjounane, dans la commune de Chemini. Le collectif des enseignants et les élèves du lycée mixte des 7 martyrs-Mahrez de Maâlla, à Sidi-Aïch, n'arrivent pas à comprendre, encore moins à expliquer, les dessous de ce drame qui vient d'endeuiller deux familles en 24 heures. Bien que ces deux cas de suicide donnent libre cours à toutes sortes de supputations dans la vallée de la Soummam, il n'en demeure pas moins que la version la plus plausible reste celle rapportée par la plupart des citoyens de la ville de Sidi-Aïch qui affirment sans ambages que le décès de ces deux lycéens a un lien direct avec le jeu de "la baleine bleue". Même le père de Billal, Khellaf Berkani, qui nous a reçus, hier après-midi, dans son domicile familial, sis à Maâlla (Sidi-Aïch), s'est dit "convaincu" de l'influence de ce jeu morbide sur son fils qui s'est donné la mort, puisque celui-ci était un accro de l'internet. "Billal était souvent connecté sur son smartphone. La veille de son suicide, soit dans la soirée de mardi 5 décembre dernier, il m'était très difficile de lui enlever son téléphone mobile pour réviser ses cours avant de dormir. J'ai bien constaté qu'il n'a pas apprécié mon geste, lui qui avait l'habitude de surfer sur le Net jusqu'à une heure tardive de la nuit. D'ailleurs, ces derniers temps, il ne s'intéressait plus à ses cours", nous raconte ce quadragénaire, commerçant de son état. Selon lui, son fils Billal a profité de l'absence de ses parents qui étaient à la collecte des olives dans leur champ pour se donner la mort par pendaison à l'intérieur de leur maison. Ce qui a le plus intrigué les membres de sa famille, raconte le père, était la disparition mystérieuse de la puce (carte SIM) de son téléphone mobile. "Nous étions surpris d'avoir retrouvé son smartphone sans puce !", témoigne-t-il, abasourdi. Pour notre interlocuteur, cela constitue une preuve tangible que la mort de Billal a bel et bien un lien avec son portable. Et, par ricochet, elle aurait un lien direct avec le fameux jeu morbide de "la baleine bleue". Avant de nous nous séparer, Khellaf Berkani a tenu à lancer un appel à tous les parents pour les exhorter à doubler de vigilance dans la surveillance de leurs enfants. "Ne laissez pas vos enfants dormir avec leurs smartphones ou tablettes", a-t-il averti. Par ailleurs, nous avons appris auprès de la cellule de communication du groupement territorial de la Gendarmerie nationale de Béjaïa qu'une enquête judiciaire devant déterminer les raisons exactes de ces deux cas de suicide enregistrés à Sidi-Aïch est en cours. Kamal Ouhnia